Avec des prix qui frisent l'inconcevable, (la sardine à 600 dinars le kg, la crevette à 2600 et l'espadon à 1600) M. Hocine Bellout, président du Comité national des marins pêcheurs a animé, hier, une conférence de presse au siège de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) pour lancer un cri aux autorités compétentes. Il s'adresse particulièrement au ministre de la Pêche pour lui demander à ce que l'Entreprise de gestion des ports et pêche soit sous l'égide du ministère de la Pêche et non sous la coupe du ministère des Transports. La rareté du poisson sur les étals, malgré les 1280 km de côte, dont 194 espèces de poissons, 600 espèces d'algues et le corail d'El-Kala, M. Bellout l'impute à la pollution. «Heureusement que l'aquaculture a été développée avec un lâchage de 6 millions d'alevins dans les 57 barrages», a-t-il souligné. «Tous les complexes industriels d'Arzew, d'Annaba, d'Alger et de Skikda rejettent des déchets nocifs dans l'eau de mer. Alors que la norme est la réalisation d'une station d'épuration d'eau pour 100.000 mille habitants», a-t-il souligné. A propos de corail, M. Bellout a affirmé que «tous les jours, on attrape des voleurs et les trafiquants l'écoulent à raison de 850 euros le kg en Tunisie. Idem pour l'extraction du sable qui se fait au grand jour sans que les auteurs soient punis». Concernant la pêche de poisson, les contrôleurs ne font pas leur travail. Et d'expliquer : «La sardine pour ne citer que ce poisson doit dépasser les 10 cm, alors que sur les étals on trouve souvent cette espèce ne dépassant pas les 4 cm, sans parler des bébés mérous et des espadons pêchés et vendus sans conscience. Si on continue à cette allure, nous assisterons à la disparition de 11 espèces dont la sardine», a souligné M. Bellout. L'autre problème soulevé par le conférencier est l'utilisation du filet dérivant. «C'est une pratique illégale dans toute la Méditerranée, parce que les filets dérivants ramènent une grande quantité de prises accidentelles, et menacent la survie des populations de poissons migrateurs, de tortues de mer et de cétacés». D'ailleurs, une tortue de 200 kg et deux dauphins à la Madrague ont été sacrifiés. Pour ce qui est des prix exorbitants, le Comité national des marins pêcheurs, demande l'annulation des intermédiaires qui n'ont rien à voir avec la profession et qui achètent des casiers entiers et les revendent sur place avec un bénéfice dépassant tout entendement. Pour tous ces problèmes cités, M. Bellout invite les pouvoirs publics à mettre en place la police de la pêche comme stipulée par la loi afin de surveiller les côtes. Concernant les prix, il sollicite la DCP (Direction de la concurrence et des prix) pour faire son travail au même titre que pour les autres commerces.