La route transsaharienne, projet symbolique de l'Union panafricaine, qui s'étend sur plus de 4600 kilomètres, est enfin sur la bonne voie, après plus de trente ans d'attente. Lors de la 52e session du comité de liaison de la route transsaharienne, tenue hier à Alger, le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, et le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, ont prédit l'achèvement des travaux pour « bientôt ». La partie algérienne, qui s'étend sur 2400 kilomètres, est prête, selon le ministre des Travaux publics. « Nous avons achevé la dernière partie reliant Tamanrasset au Niger qui s'étend sur 415 kilomètres en 2009. Beaucoup a été fait, mais il reste encore beaucoup à faire », a-t-il expliqué. L'Algérie doit, en effet, affiner le projet en travaillant sur l'axe allant de l'est du pays (Skikda) jusqu'au Niger, en passant par les villes d'Illizi et de Djanet. En tout et pour tout, notre pays a dépensé près de 70 milliards de dinars pour la réalisation de ce projet. De l'autre côté de la frontière, le Niger a accumulé du retard en raison d'un problème de financement. Tout en louant les efforts consentis par la Banque islamique de développement (BID) et la Banque arabe de développement de l'Afrique (BADEA), le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines a appelé la Banque africaine de développement (BAD) à contribuer au financement des 223 kilomètres restants au Niger pour le parachèvement des travaux. Les études, réalisées en Algérie, ont établi un coût de 180 millions de dollars pour l'édification de ce tronçon. « L'Algérie a déjà apporté sa contribution et ne ménagera aucun effort pour mener ce projet à bien. Une réunion se tiendra à cet effet, en mai, à Niamey. Les participants doivent comprendre à quel point cette route est importante sur le plan économique, sécuritaire, culturel et sociologique », a plaidé M. Messahel. La construction de la route transsaharienne, qui reliera Alger à Lagos, au Nigeria, via le Mali, le Niger et le Tchad, permettra, souligne Abdelkader Messahel, « d'édifier une Afrique plus prospère, au service des Africains ». Plus que tout, la route transsaharienne devra permettre, selon les défenseurs du projet, de dynamiser les échanges commerciaux entre les pays africains. « L'Algérie négocie actuellement avec les pays d'Afrique de l'Ouest pour commercialiser ses produits. Cette route nous permettra de le faire », soutient encore M. Messahel « Au-delà du cadre des Six, c'est tout le continent africain qui va en bénéficier. Cette route est une nécessité vitale transsaharienne. Elle est aussi un vecteur de paix et de sécurité, d'échanges et de brassage. Une passerelle entre l'Afrique et les pays du Nord », assure M. Ghoul. Et de soutenir : « Avant, les voyageurs allant de Tamanrasset à In Guezzam y passaient la nuit. Aujourd'hui, cela se fait en 2 heures. » La 52e session du CLRT se penchera sur l'évaluation des actions entreprises, notamment l'avancement des travaux de la Transsaharienne, la cohérence des actions entre pays membres, la promotion des échanges d'expérience et l'échange d'informations techniques et scientifiques.