L'adoption de la loi relative à la protection des personnes âgées a été largement saluée par l'Association «Ihcène SOS 3e âge» lors d'une conférence animée, hier, au forum d'El Moudjahid. «Cette loi est, certes, un acquis pour cette frange de la société mais nous attendons les textes d'applications», indique le président d'honneur de l'association, Maître Ali Haroun. Il a rappelé que depuis plus de dix ans, l'association Ihcène réclamait la mise en place d'une telle disposition d'autant «que les relations familiales ne sont plus ce qu'elles étaient et les personnes âgés ont besoin de plus d'attention». Toutefois, il propose de limiter les centres pour personnes âgées afin de privilégier la prise en charge psychosociale et médicale dans le cadre familial. La vice-présidente de la commission sociale et médicale de l'APN, Ouardia Ait Menar, a également fait part de l'importance de la loi adoptée et des dispositions pénales qu'elle englobe afin «de mieux protéger les personnes âgées, notamment les démunies». Elle a rappelé dans ce sens le contenu de l'art 24 qui accorde à ces dernières une aide financière de 10 000 DA pour «préserver sa dignité». Côté médical, le Pr Larbi Abid du service d'oncologie du CHU Mustapha, a annoncé l'enseignement de la gériatrie à la faculté de médecine d'Alger et ce à partir de l'année prochaine. Le Pr Abid s'est toutefois élevé contre l'âgisme qui est la discrimination négative liée à l'âge qui sévit dans nos hôpitaux. «Je suis chirurgien et devant deux malades l'un jeune et l'autre âgé, je me retrouve confronté à un dilemme de priorité à accorder aux vieux. Les réticences proviennent même de l'anesthésiste ou du réanimateur qui font ressortir son âge, son diabète ou sa tension artérielle pour le reléguer au second rang», avoue-t-il. Cette iniquité est également perceptible dans le taux des cancers de diagnostic incertain (pas d'explorations approfondies) à l'égard des personnes âgées. La sociologue Nacéra Merah a également évoqué l'importance de la gériatrie qui «redonne de la considération et de la dignité». Elle estime qu'il faut encourager la fonction d'aide à domicile. Sur l'aspect santé du troisième âge, le Pr Ladjouz, chef de service en Rhumatologie de l'hôpital de Ben Aknoun tout en citant les différentes pathologies liées à l'âge (arthrose, maladie de Paget, rhumatisme...) a soulevé le problème lié au manque de prothèses du genou et de la hanche. «L'Algérie a importé beaucoup de prothèses mais on ne connaît pas leur destination», affirme-t-il.