Photo: Horizons. Les habitants de la bâtisse n° 11 de la rue Tamglit (ex-rue Boutin) dans la Basse Casbah se sont rassemblés avant-hier devant le siège de la wilaya pour lancer un S.O.S. Leur immeuble menace de s'effondrer sur les 34 familles qui y habitent.Mme Mahiz est hors d'elle. Cela fait plus de 7 ans qu'elle voit défiler dans la bâtisse des délégués de l'administration et autres contrôleurs de l'APC, de la daïra et même de la wilaya dépêchés pour promettre un relogement ou une rénovation mais sans que cela change son quotidien. Chaque jour elle assiste impuissante à l'usure du temps sur le n°11. Ce fut d'abord le séisme de 2003 qui a fragilisé les fondations. Ensuite, tout s'est enchaîné avec les pluies. Face au danger, les services techniques de l'APC se sont déplacés pour étayer les fondations. Mais depuis, d'autres murs se sont fissurés. Le danger prend de l'ampleur de jour en jour. « Les dernières pluies qui se sont abattues ont porté le coup de grâce à nos douirates», précise Mme Mahiz. L'immeuble de 5 étages est dans un piteux état. A l'entrée du rez-de-chaussée, l'odeur nauséabonde émanant des toilettes et des canalisations partant des maisons renseigne amplement sur le degré de dangerosité des lieux. En outre, les colonnes montantes des conduites d'évacuation laissent suinter une eau noirâtre. Les escaliers menant aux étages sont dans un état tel que les pompiers et les policiers appelés en urgence sur les lieux ont refusé de les emprunter pour accéder à la terrasse et constater que les fissures ont été couvertes de toiles en nylon. Et pour ne rien arranger, la commune de la Casbah est sans P/APC. «La wilaya doit nous trouver une solution provisoire en attendant un hypothétique relogement », lance sceptique Mme Tiar, une autre locataire qui a décidé, en compagnie d'autres familles, d'observer un sit-in devant le siège de la wilaya avec enfants et effets personnels jusqu'à ce que leurs doléances soient prises en charge. «L'origine de notre problème a résidé dans le relogement des familles qui se sont fait passer pour les habitants de notre immeuble en 2003 lors du séisme de Boumerdès », raconte Mme Tiar. En fait, lors du passage du contrôle technique des constructions, les 34 familles avaient provisoirement abandonné leurs logements de peur des répliques du tremblement de terre. « Entre-temps, un recensement a eu lieu et d'autres familles ont bénéficié de logements sociaux », explique Mme Tiar.