L'Otan s'embourbe dans sa «guerre» en Libye, et bat en brèche l'argument «humanitaire» de ses bombardements : la protection des civils. Mouammar Kadhafi a échappé, dans la nuit de samedi à dimanche, à une frappe aérienne de la «coalition» qui a tué son plus jeune fils, Saïf al Arab, et trois de ses petits-enfants à Tripoli, selon le porte-parole du régime, Moussa Brahim qui a dénoncé une tentative d'assassinat du dirigeant libyen. Une attaque qui irait, assure-t-il, au-delà du mandat confié par le Conseil de sécurité de l'ONU dans sa résolution 1973, qui a autorisé le recours à la force en Libye dans le seul but de protéger les populations civiles. Selon lui, la maison de Saïf al Arab avait été «attaquée avec de puissants moyens». «Le Guide (Mouammar Kadhafi) et sa femme étaient dans la maison avec des amis et des proches mais il n'a pas été blessé», a-t-il ajouté, après avoir accompagné la presse jusqu'à la maison visée, touchée par au moins trois missiles. «Il est en bonne santé. Il n'a pas été touché. Sa femme se porte bien également», a-t-il rassuré. Et de conclure doctement : «C'était une opération visant directement à assassiner le dirigeant de ce pays. Le droit international ne le permet pas. Ce n'est permis par aucun code ou principe moral.» De son côté, l'ONU a confirmé avoir mené des frappes dans le secteur de Bab al Aziziya à Tripoli, mais pas la mort du plus jeune fils du leader libyen, elle a assuré ne pas viser des individus dans ses frappes. Le Premier ministre britannique David Cameron a défendu les frappes de la «coalition» comme «conformes à la résolution des Nations unies» tout en refusant de commenter «des informations non confirmées» sur la mort de Saïf al Arab.La Russie a, pour sa part, dénoncé l'usage «disproportionné» de la force doutant que ces frappes n'aient pas pour cible le dirigeant libyen. «Les déclarations des membres de la coalition selon lesquelles les frappes contre la Libye n'ont pas pour objectif la liquidation de M. Kadhafi et les membres de sa famille suscitent de forts doutes», a déclaré le ministère des Affaires étrangères. Cela intervient, rappelle-t-on, quelques heures après la déclaration à la télévision du dirigeant libyen où il a appelé Paris et Washington à négocier sans conditions une sortie de crise. «L'Otan doit abandonner tout espoir d'un départ de Mouammar Kadhafi. Je ne quitterai pas mon pays et je m'y battrai jusqu'à la mort», a-t-il assuré. La proposition a été rejetée à la fois par l'Alliance atlantique et le Conseil national de transition.