Le champion, le costaud, le roi du tatamis baisse la garde. Définitivement. Presque sur les coups de l'indifférence. De l'ingratitude. Coqueluche du judo algérien et digne représentant des couleurs nationales à l'échelle continentale et mondiale, Tahar Mezghiche dit mouloud a tiré sa révérence dans un silence «strident» après avoir lutté et combattu les graves séquelles d'un AVC. Paraplégique, l'ex-international du MCA et de la JSK, malgré son caractère blagueur, a sombré dans la détresse. Comment ne pas l'être après avoir dominé des colosses sur les tatamis de Tokyo, d'Europe et d'Afrique pour se retrouver, tantôt sur sa chaise roulante, tantôt sur son lit. Mouloud a souffert même si nombre de ses camarades, voisins et récemment l'association Ouled el houma ont tenté de lui rendre son sourire légendaire. Mais nombre d'autres personnes et dirigeants du judo algérien ont ignoré Mouloud alors que certains de ces ingrats ont gravi les échelons grâce aux titres africain, méditerranéen et les podiums au plan mondial de Mouloud. Hier, les amis de Kouba et de Hai El Badr ont accompagné Mouloud à sa dernière demeure au cimetière de Garidi. L'ex-coach de l'équipe nationale de judo s'en va dignement. Les Algériens gardent l'image d'un athlète «né naturellement pour le judo», dira un de ses ex-coéquipiers en équipe d'Algérie lors des jeux Méditerranéens d'Alger de 1975. «Mezghiche dit «Mouloud» et aussi «caponé» restera un label du judo», ont reconnu Berraf, Djouad, Abbas,Talba. Caponé a rejoint hier ses anciens compères décédés, encore, dans l'anonymat (Hamici, Lefad, Merah), le hippon que le judo ne tolère pas.