Photo : Archives. La faculté des sciences politiques et des sciences de l'information et de la communication ont initié, hier, à l'université d'Alger 3 un débat sur la transition démocratique en Algérie. Animée par les enseignants des deux facultés, en présence du doyen de l'université d'Alger, M. Ahmed Hamdi et le président du conseil scientifique de cette université, la conférence-débat s'inscrit parmi les rencontres initiées par cette université et destinées exclusivement aux étudiants des deux filières. De l'avis des conférenciers, le moment est opportun, allusion faite à la révolte des peuples arabes, pour entamer le débat sur la transition démocratique. «Le contexte s'y prête», a fait savoir à l'assistance le recteur de l'université d'Alger 3, M. Rezzigue Abdelwahab, appelant les universitaires à avoir un esprit critique et constructif et éviter tout dénigrement systématique. Les étudiants ont eu, d'ailleurs, droit à un succinct aperçu sur les concepts fondamentaux de la transition démocratique et la liberté d'expression. M. Mustapha Ben Abdelaziz, enseignant à la faculté des sciences politiques, a souligné que la liberté constitue le référent de toute transition démocratique. «Changer le référent (liberté) signifie le changement des mécanismes du processus de transition. Le développement n'étant pas une fin en soi, mais un moyen pour réussir cette transition», a souligné l'intervenant. Il a, d'autre part, affirmé qu'il n'y a pas de mécanismes précis pouvant garantir un transfert démocratique. «Il faut le faire intelligemment, dans un environnement adéquat et dans le cadre d'une nation bien assise», a souligné M. Ben Abdelaziz, citant sur sa lancée l'exemple de la France. «Le fondement de la démocratie dans ce pays s'est fait entre 1789 et 1848», a-t-il rappelé. C'est dire les contraintes et embûches marquant toute transition du genre.Le conférencier cite le cas de l'Algérie et salue les mesures annoncées par le président de la République pour lancer des réformes et renforcer le pluralisme politique et l'Etat de droit. Selon les conférenciers, les éléments de toute transition démocratique sont l'Etat, une politique économique, une culture civique et surtout une opinion publique. Sceptiques quant au changement, certains intervenants avouent que l'Algérie a un long et difficile chemin à faire pour parvenir à une réelle transition démocratique. «L'Algérie doit produire ses propres concepts démocratiques, structurels et fonctionnels. La science politique est la science des rapports de force», soulignent-ils. D'où la nécessité d'y réfléchir intelligemment. De l'avis des enseignants universitaires, il y a dysfonctionnement dans le système arabe. Ce qui explique, selon eux, les événements ayant secoué plusieurs pays arabes. «En Algérie, il y a trop de positions pour qu'il y ait opposition», estiment certains. D'autres affirment qu'il est temps de mettre un terme au mimétisme béat consistant à reprendre certains concepts qui véhiculent la mondialisation.