Ils affirment que ces rats, qui se manifestent surtout la nuit et ne s'arrêtent pas à la rue ou dans les caves qui les abritent, montent les escaliers et rongent les murs et entrent dans les appartements. Kamel, logeant à la cité du 8-Mai 1945 à Gué de Constantine a eu la frayeur de sa vie lorsqu'il est rentré chez lui en fin de journée. « En ouvrant la porte d'entrée et en allumant la lumière du couloir, une ombre est passée sous mes pieds, c'était un gros rat et pourtant mon appartement est situé au premier étage », dira-t-il en affichant encore sa peur pour ses enfants en bas âge. Cette situation est également vécue par les habitants de la zone industrielle de Oued Semar. Un phénomène qui inquiète les locataires des habitations jouxtant les usines d'autant que ces rats ne meurent pas de raticides. Ces bêtes nuisibles sont devenues la hantise des habitants de cette cité, lesquels ne trouvent aucun moyen de s'en débarrasser. Et devant les dangers et la menace qu'ils constituent sur la santé publique, la crainte s'est emparée des habitants. « Je suis obligée, avant de rejoindre mon travail, de boucher la moindre ouverture au risque de trouver un rat chez moi en rentrant, révèle un locataire de la zone. La nuit, c'est l'enfer. Ils s'approprient le plafond. C'est une véritable corrida qui se passe au-dessus de nos têtes ». Idem au niveau des cités de la commune de Bab Ezzouar. Les rats, vivant dans les magasins fermés, envahissent les rues même de jour à la recherche de la nourriture. Les rats, selon le Dr. S. Hamdi, peuvent constituer un danger pour la vie humaine. « Ce sont de vrais réservoirs de germes pathogènes (bactéries, virus et parasites) et d'ectoparasites (puces) ». Chacun de nous garde en mémoire l'épidémie de peste bubonique dans l'Oranie, il y a cinq ans. « Le risque est encore plus grand puisque ce rongeur peut être à l'origine de la peste pulmonaire et septicémique. Il peut également être à l'origine d'autres maladies telles que le typhus, la leptospirose ictérohémorragique », explique-t-elle. La saleté, la précarité du logis sont autant de facteurs favorables à l'apparition des rats dans les villes. Les moyens de lutte existent à condition de prendre attache avec les services concernés. En effet, l'organisme Hurbal, l'établissement d'hygiène urbaine d'Alger, mène une lutte sans merci contre tous types de parasites. Celui-ci ne demande qu'à être informé des lieux de prolifération des rats. « Il suffit d'appeler le service technique pour qu'une programmation de dératisation soit élaborée gratuitement », affirme-t-on auprès de cet organisme. Toutefois, cette opération ne concerne que la voie publique, c'est-à-dire l'extérieur des maisons, nous a-t-on assuré. Et là, l'intervention du service d'hygiène des communes est necessaire pour une meilleure prise en charge de cette situation aux conséquences désastreuses sur la santé publique.