Reprendre les rênes du pays. Roberto Micheletti, le putschiste, restreint les principales libertés civiques, autorise la police et l'armée à empêcher toute réunion publique «non autorisée», interpeller des personnes sans mandat et fermer les radios et les télévisions qui critiquent le gouvernement ou diffusent les déclarations de Manuel Zelaya qui a regagné «clandestinement» le pays lundi dernier. Même le Brésil, l'Argentine, l'Espagne, le Mexique, le Venezuela et l'Organisation des Etats américains (OEA) n'ont pas été épargnés. Il menace de retirer le statut diplomatique à l'ambassade de Brasilia à Tegucigalpa, qui a offert le refuge au président destitué le 28 juin dernier, pour tenter de reprendre les rênes du pays. Le Brésil est sommé de faire «immédiatement» cesser les appels à la violence lancés par Zelaya et de définir dans un délai «de dix jours» le «statut» de son invité. Micheletti laisse entendre que son gouvernement pourrait «agir» après cet ultimatum. Luiz Inacio Lula Da Silva, le président brésilien, rejette ce délai et réclame des excuses. Si Micheletti a déjà expulsé, après les avoir enfermés pendant six heures à l'aéroport, quatre membres de l'OEA, dépêchés dans le cadre d'une mission de médiation, il demande aux diplomates d'Argentine, d'Espagne, du Mexique et du Venezuela de remettre «leurs accréditations, plaques véhiculaires» et retirer «de toute urgence» des locaux qu'occupaient leurs ambassades «les plaques et drapeaux identifiant» leurs Etats. Raison de cet «état de siège» de 45 jours : l'appel lancé par le président déchu à ses partisans pour organiser une marche contre le gouvernement qui «doit tomber».