En vertu du nouveau décret, les policiers et les militaires du Honduras pourront arrêter toute personne jugée suspecte. Le gouvernement putschiste a interdit d'entrée cinq représentants de l'OEA dépêchés pour calmer les esprits, dans le cadre de la résolution de l'organisation panaméricaine prônant une médiation. Le nouveau gouvernement a également menacé de retirer le statut diplomatique à l'ambassade du Brésil où s'est réfugié l'ex-président Manuel Zelaya. C'est, de fait, l'état de siège avec l'interdiction de toute réunion publique non autorisée. Les médias privés sont avertis : pas d'émissions mettant en cause les nouvelles autorités. Le bouclage des Honduras, qui doit durer 45 jours, selon ces dernières, est intervenu une semaine après le retour clandestin, le 21 septembre, de Manuel Zelaya. Destitué par les militaires et expulsé le 28 juin, l'ex-président s'est retranché dans la représentation brésilienne à Tegucigalpa. En dépit de mesures de couvre-feu et d'arrestations massives, des milliers de partisans de "Mel", le surnom de l'ex-président, n'ont pas cessé de manifester dans le pays, en évitant toutefois de s'opposer aux forces de l'ordre. Les nouvelles autorités ont ainsi signifié une fin de non-recevoir aux efforts de préparer une médiation pour mettre fin à la crise politique opposant le gouvernement putschiste de Roberto Micheletti à Manuel Zelaya. Le gouvernement de facto a annoncé qu'il voulait plutôt incarcérer l'ancien président contre lequel il a lancé un avis d'arrêt pour trahison. Escalade. Le Honduras examine l'hypothèse d'une rupture diplomatique avec le Brésil, comme il l'a fait avec l'Argentine, l'Espagne, le Mexique et le Venezuela. Micheletti a invité les agents des pays mentionnés à remettre immédiatement leurs accréditations, plaques véhiculaires et à retirer de toute urgence des locaux qu'occupaient les ambassades les plaques et drapeaux identifiant ces Etats ! Le Brésil a 10 jours pour livrer Zelaya, sinon il perdra sa condition diplomatique, a averti le ministre hondurien des Affaires étrangères. L'affaire n'est pas près de se dénouer.