Photo : Fouad S. Six personnalités religieuses ont été reçues, hier, par la commission de consultations que préside M. Abdelkader Bensalah. Pour ces invités, un seul mot d'ordre : «toute action fondée sur la choura (consultation) est vouée à la réussite», allusion au principe du dialogue auquel a appelé le président de la République. Au terme des discussions tenues à huis clos, deux heures durant, ces personnalités ont, tour à tour, mis en avant le rôle de l'Islam dans l'assainissement de la vie quotidienne d'un peuple. M'hamed Benrendouane, ex-ministre des Affaires religieuses, tient d'entrée à saluer cette démarche de consultations, devant, d'après lui, augurer d'«un avenir plus radieux pour l'Algérie de demain». «Qui dit religion, dit recommandation et réconciliation. C'est la raison pour laquelle, j'ai appuyé sans condition ce principe de consultations», a-t-il soutenu. Mohamed El Moumin El Kassimi, président de la zaouia Rahmania se dit également partisan du principe des consultations, étant convaincu que la pièce maîtresse d'un Etat n'est autre que la justice, à condition qu'elle soit bien épanouie et respectée. Il fera savoir qu'il a remis des propositions à l'instance de consultations, et profiter de l'occasion pour exprimer la nécessité de faire barrage à la corruption, qui prend malheureusement des proportions alarmantes. Entre autres, il a évoqué le besoin de combler le fossé entre les lois élaborées et leur application sur le terrain et l'impératif de bâtir un avenir basé sur de bons principes spirituels et nationalistes. M. Mohamed Cherif Tahar, membre du haut conseil islamique rappelle quant à lui que la consultation est avant tout un principe islamique. L'islam constitue «la première constitution et la référence originelle de l'Etat algérien musulman», déclare-t-il en plaidant pour la formation islamique et déontologique des générations montantes. «La plus forte armée c'est la justice et la sécurité, synonymes de vie paisible», conclut-t-il. Abdelhamid Abou El Kassim, directeur des wakfs ibadite, estime de son côté que le discours du président de la République, tenu le 15 janvier dernier à la Nation, constitue un tournant décisif dans la vie de notre pays et les réformes auxquelles il a fait référence sont «cruciales» à plus d'un titre. Mais, précise-t-il, leur réussite est «étroitement liée à la moralisation de la vie politique et la prise en compte des principes du peuple algérien». Quant à Saïd Chibane, ancien ministre des Affaires religieuses, il a estimé que le citoyen doit être au centre de la vie politique alors que le représentant de la zaouia Tidjania, cheikh Tidjani El Arab confirme que de tout temps, le nationalisme et la choura ont été porteurs de bons fruits.