Invités hier par la commission de consultations présidée par Bensalah, les représentants de zaouïas, notables et personnalités religieuses ont relevé le caractère «historique» des réformes, le bien-fondé des consultations «comme principe de l'Islam» et plaidé pour que l'Islam en soit la source. S'exprimant à l'issue de la rencontre qui a duré plus de 2 heures, la plus longue séance depuis le début des consultations, ont tenu à relever les intervenants, Mohamed Mamoun Kassemi, représentant de la zaouia Rahmania, tout en rappelant que les consultations sont un principe islamique, a affirmé avoir donné son avis «sur l'ensemble des lois», sa vision de l'Etat algérien, un Etat de droit dont les contours ont été dessinés par la déclaration de 1er Novembre 1954, a-t-il précisé, avant de révéler qu'il a été question dans les discussion de «la moralisation de la vie publique». «Nous avons à travers un mémorandum fait un ensemble de propositions et recommandations à propos de la révision de la constitution, la loi sur les partis, le code électoral et la loi sur l'information», a-t-il ajouté, non sans avoir attiré l'attention «sur le fait que le dysfonctionnement et les manques constatés ne sont pas dans les textes mais dans l'application et la pratique». Les réformes pour lui commencent «par la réconciliation avec soi». Abondant dans le même sens, Mohamed Cherif Kaher, enseignant à l'université d'Alger, membre du HCI, qui s'est félicité «de cette séance scientifique utile», a lui aussi tout comme le cheikh El Arabi, représentant de la zaouïa Tidjania, rappelé que la consultation est un principe islamique authentique. Pour lui, l'Islam «doit être la 1ère Constitution et la référence authentique pour l'Etat algérien musulman», et les générations futures doivent selon lui avoir «une formation islamique et morale». Estimant que «le discours à la nation de son excellence le président de la République constitue une étape importante et cruciale dans l'histoire de notre cher pays», Abdelhamid Abou Kacem, président du conseil des notables du M'zab, estime pour sa part que «la réussite de ces réformes est intimement liée à la moralisation de la vie politique et sociale» qui doit prendre en compte les valeurs authentiques du peuple algérien. Qualifiant l'initiative du président (les consultations) «par laquelle il nous a réveillés», d'«unique dans l'histoire de l'Algérie», il plaidera pour le retour à la «base islamique». Mohamed Beredouane, ancien ministre des affaires religieuses, a pour sa part indiqué avoir formulé sa conception «de l'organisation de l'Etat algérien dans le futur». L'autre ancien ministre des affaires religieuses, Saïd Chibane, dira de son côté : «Nos propositions ont trait à quelques dispositions de la constitution, à l'éducation et à l'enseignement islamique ainsi qu'aux volets économique et social». Le citoyen qui doit être la base de la vie politique selon lui «doit être à même de juger en connaissance de cause les personnes qui le représenteront».