Photo : Archives. Les avocats du barreau d'Alger ont observé, hier, une journée de protestation à la cour d'Alger pour marquer leur opposition au projet de loi portant organisation de leur profession. Ainsi, les protestataires ont boycotté les audiences programmées dans les cinq tribunaux d'Alger, à savoir Abane Ramdane, Bir-Mourad-Raïs, El Harrach, Husseïn Dey et Bab El Oued ainsi que celles de la Cour où ils se sont regroupés en fin de matinée. Dans une conférence de presse organisée à la cour d'Alger, le bâtonnier Abdelmadjid Sellini a estimé que ce projet qui est en totale contradiction avec les directives en matière de réformes lancées par le président de la République. «Nous ne voulions pas nous pencher sur ce statut avant que les réformes, constitutionnelles, notamment ne soient confirmées. Nous aurions pu emboîter le pas aux avocats des autres pays arabes et protester dans la rue mais nous ne l'avions pas fait. Nous avions préféré attendre les réformes. Mais il y a certaines parties qui profitent de cette situation, où les consultations sur les réformes sont en cours, pour imposer, d'une façon précipitée, ce projet de statut», explique-t-il en soulignant que les robes noires peuvent changer de position, opter pour les grands moyens si cela s'avérera nécessaire. «Nous préférons mille fois le retrait carrément de la profession plutôt que de se soumettre à ce projet où le nom du ministre de la justice et garde des Sceaux est évoqué 42 fois ! Si nos revendications resteront sans échos, nous durcirons le ton», avertit-il en indiquant que l'étape à suivre dépend du conseil de l'union des bâtonniers et des ordres des avocats. A propos des bâtonniers, il faut savoir que 8 sur 15 sont contre ce projet, soutenu paradoxalement par le bâtonnier national et qui est aussi celui de Constantine. «Les bâtonniers qui sont contre ce projet appellent le bâtonnier national à la tenue, en urgence, d'une réunion extraordinaire qui pourra s'ouvrir aux ordres des avocats pour savoir avec exactitude qui est pour et qui est contre ce projet. Mais nous savons d'ores et déjà que la majorité des ordres des avocats sont contre ce projet. Notre démarche à suivre dépendra de la réaction des autorités qui ont le pouvoir de retirer ce projet», dit-il en rappelant que, par ce projet, les avocats ont été mis devant le fait accompli. «Le ministre avait pourtant promis au président de l'union des bâtonniers d'accepter tous les amendements de ces projets», ajoute-t-il. Rappelons que les avocats s'opposent au nouveau projet érigeant leur profession, le jugeant «liberticide».