Les pouvoirs publics ont donné leur accord pour l'organisation hiérarchique comme modèle en matière de la certification électronique, fait savoir hier Zahra Derdouri, présidente du conseil de l'ARPT (Autorité de Régulation de la poste et des télécommunications) lors de l'ouverture du 2e séminaire international sur la certification électronique à Alger. Un procédé qui permet de sécuriser les échanges et les transactions effectuées sur Internet en garantissant l'authentification des intervenants, l'intégrité des données, la confidentialité des informations et la non-répudiation.L'organisation hiérarchique, expliquent les représentants de cette autorité, consiste à définir, tout d'abord, une autorité racine, qu'est l'ARPT, chargée de délivrer les certificats électroniques aux prestataires de service. Ces derniers, telles les banques, deviendront à leur tour des autorités subordonnées et prendront le relais pour délivrer des autorisations ou certificats électroniques. «Mais cela n'est pas pour demain !», précise la présidente du conseil de l'ARPT. «La certification électronique est un processus très long. En Egypte, par exemple, la mise en place d'un tel processus a duré cinq ans, voire dix ans pour d'autres pays. Chez nous, ce processus a commencé, il y a quelques années déjà et nous sommes très avancés. Nous avons déjà fixé l'organisation et nous nous apprêtons à entamer une autre étape. Toutefois, la finalisation de ce projet peut prendre deux ans comme elle peut prendre cinq ans», explique-t-elle. Cela dit, souligne-t-elle, nous avons déjà des autorités qui délivrent des certificats électroniques, telles les banques pour les cartes payantes bancaires et les télécoms pour les cartes payantes postales, sans oublier les passeports biométriques et les cartes numériques au niveau du ministère de l'Intérieur. «Mais nous espérons réorganiser tous ces systèmes», dit-elle en signalant que le budget alloué à cette opération est très important puisqu'il se traduit en termes d'équipement, de logiciels et de formation continue. Pour sa part, le ministre des Postes et des TIC, Mohamed Benhamadi, affirme que ce transfert vers l'économie numérique, entre autres, est une nécessité. «Cela devra passer par un cadre législatif adéquat et par un changement de mentalité par la diffusion d'une culture numérique pour préparer un environnement électronique», indique-t-il.Toutefois, adopter la certification électronique, qui garantisse le maximum de sécurités pour les informations confidentielles, ne signifie pas pour autant que l'utilisateur est à l'abri des risques de piratage et des crimes électroniques, relève la présidente du conseil de l'ARPT. D'où la nécessité, recommande Ahmed Berbar, chargé de ce projet au sein de la direction de la certification électronique à l'ARPT, d'accompagner le processus par le renforcement de la stratégie nationale de cybercriminalité. «Le cahier des charges définissant les droits et les obligations des prestataires de services de certification électronique est déjà finalisé», conclut-il.