Les travaux de la 1re conférence nationale pour le développement des services hospitalo-universitaires ont été ouverts hier, en présence de Djamel Ould Abbas, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, et Rachid Haraoubia, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. L'objectif de ce rendez-vous qui a regroupé tous les professeurs chefs de service hospitalo-universitaires et les directeurs des hôpitaux, est d'adapter la formation aux besoins en nombre et qualité dans les cycles de formation graduée et post-graduée. Dans son intervention, le ministre de la Santé dira que «si quelques fêlures sont apparues dans notre bel ouvrage, il n'y a pas péril en la demeure. C'est l'évolution normale des choses. Il nous appartient de réagir pour rétablir les équilibres apparus çà et là et de donner les perspectives nécessaires à la lumière du vécu, de l'expérience et du recul de chacun». sans omettre de mentionner l'effort de l'Etat qui a mis tout les moyens pour le développement du secteur de la santé en réalisant 1 EHU, 14 CHU, 5 EH, 65 EHS, 193 EPH, 271 EPSP qui déploient un tissu d'établissements de proximité de 1513 polycliniques, 5 594 salles de soins, 1358 unités de dépistage et de suivi et plus de 373 centres intermédiaires spécialisés, soit au total plus de 9 387 structures de santé. En parlant du déséquilibre que connaît le secteur de la santé, le ministre de la Santé relève que «l'exigence d'une couverture sanitaire de proximité a dicté aux pouvoirs publics la nécessité de réaliser de très nombreux établissements de santé mais malheureusement, sans mettre en œuvre concomitamment un programme de formation adéquat. Comment augmenter les flux sachant que les investissements sont là ? C'est là notre problématique», a affirmé le ministre. Après avoir évoqué le développement de l'industrie pharmaceutique en Algérie qui, selon lui, doit disposer de personnels spécialisés et de profils spécifiques, Ould Abbes a tenu à encourager la jeune expérience de l'université de Tlemcen, qui est prometteuse. «Nous voulons aussi que nos pharmacies hospitalières dépassent le cadre de la gestion des commandes, des stocks et de la distribution», a-t-il dit. Il lancera un appel aux participants pour proposer des suggestions qui permettront une bonne couverture sanitaire dans les régions du Sud. Pour sa part, Rachid Haraoubia n'est pas allé avec le dos de la cuillère pour critiquer le système et le niveau de la formation. «La formation est obsolète, et ce que nous enseignons est dépassé», a souligné le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche ìl ajoutera que «si le sommet est remis en cause, alors ne parlons plus de la base». Pour le ministre, ce regroupement est l'occasion d'évaluer tout ce qui a été fait dans le domaine de la recherche scientifique et évoquer surtout les dysfonctionnements. Selon lui, le système de recherche scientifique est contesté et qualifié de faible. «Il n'y a pas d'autres personnes qui connaissent le niveau du secteur de la recherche scientifique comme vous. Je suis incapable de porter un jugement parce que je ne suis pas un spécialiste».