- Air Algérie sort le levier «des facilités et avantages». - Acquisitions d'avions pour faire face à une rude concurrence. Mohamed Salah Boultif, le nouveau PDG de la compagnie nationale Air Algérie, promet une mise à niveau du pavillon national et sa modernisation. «Je ferai de l'accueil des passagers et de la régularité notre cheval de bataille», a-t-il dit, hier, dans une conférence de presse, quelques jours après sa désignation en remplacement de Ouahid Bouabdellah. L'ancien représentant de l'Algérie auprès de l'Organisation de l'aviation civile à Montréal et patron de la compagnie Tassili Airlines qui dit «bien connaître la boite et ses cadres pendant plus de 30 ans», rassure qu'il prendra en charge «tous les problèmes socioprofessionnels» en suspens. Un message qui se veut apaisant en direction du partenaire social et qu'il débute par «la réhabilitation d'un ancien cadre de maintenance» aussitôt qu'il a pris ses fonctions. Pour M. Boultif, il est clair que notre plan de modernisation avec les récentes acquisitions va permettre à la compagnie nationale qui «fait face à une rude concurrence sur le réseau international» de défendre ses parts de marché dont certaines ont été perdues «à cause de cette question de la régularité et du traitement des passagers». Des «instructions strictes ont été données pour un meilleur traitement depuis l'enregistrement des clients», nous a-t-il précisé. Pour lui, «les dysfonctionnements existent au niveau de toutes les compagnies» et ne sont pas imputables tous à la compagnie, citant entre autres les problèmes de contrôle de sûreté et de sécurité. Il faut juste «informer et prendre en charge», dit-il. C'est sur le programme été 2011 et Omra qu' Air Algérie va subir le grand test et montrer sa disponibilité. Air Algérie a sorti, à cet effet, le levier «des facilités et avantages». DES TARIFS REDUITS Dans ce chapitre, on citera les réductions tarifaires en direction de la France avec la généralisation du tarif senior en classe «Y» avec suppression des pénalités, la révision de la réduction enfant à la hausse à 33% au lieu de 25%, le rallongement du tarif «jeune» qui passe à 35 % au lieu de 25% à 29 ans au lieu de 26 ans et la prolongation de la durée du séjour. En somme, les réductions sur les catégories «famille» et «senior» atteindront les 40%. Par ailleurs, Air Algérie va opter pour un tarif promotionnel pour la période de Ramadhan et ce pour combler la faible demande. Pour les vols Omra, il y aura du nouveau avec «une offre de 4.000 sièges supplémentaires», précise M. Boultif qui parle de «227 vols soumis à approbation par les autorités saoudiennes dont 180 ont déjà reçu un accord». Les Saoudiens ont limité le nombre de vols en raison des capacités de traitement de leurs aéroports tout en exigeant d'Air Algérie de gros porteurs. Trois ont déjà été loués, le premier sera réceptionné le 19 juillet, le reste le 24. Le successeur de M. Bouabdellah a parlé des négociations avec les Américains pour l'Open Sky et ce depuis 2004, des discussions qui «sont toujours en cours» rappelle-t-il. Côté français, il faut savoir que depuis 2006, il y a un accord entre gouvernements algérien et français pour le partage des flux de passages à 50-50, alors qu'avant, «60% des parts revenaient à notre pays». La partie française est assurée par trois compagnies, quant à la nôtre, «elle revient exclusivement à la compagnie nationale», explique M. Boultif. DEUX COMMISSIONS POUR TRAITER LES REVENDICATIONS SOCIOPROFESSIONNELLES Celui qui a réussi le challenge de la réalisation du nouvel aéroport d'Alger est plein d'ambition dont la réalisation de grands «hubs» pour le traitement de passagers en transit. Air Algérie ne veut pas se contenter des vols «point à point» comme on dit. Elle est ainsi tentée par des liaisons comme Canada-Europe, ou Afrique-Europe, Asie-Afrique... La compagnie «a les moyens de sa politique», dit confiant le nouveau patron, réfutant l'idée qu'elle traverse des difficultés financières. Stratégie commerciale oblige, plusieurs nouvelles destinations ont été renforcées mais d'autres ont été carrément abandonnées «pour non rentabilité». Les deux vols en direction de Tripoli ont été tout simplement supprimés «en raison des problèmes de sécurité».Bien qu'il est pressenti comme «le redresseur» de la flotte nationale, M. Boultif se refuse de prendre de grandes décisions avant «un véritable diagnostic» de la situation. Cela ne l'empêche pas de parer au plus pressé en tenant à répondre, tout de suite, aux revendications sociales par une suite favorable. Deux commissions sont à pied d'œuvre pour plancher sur les problèmes de carrière et de salaires. «Nous ferons ce qui est dans l'intérêt de tous» mais «il faut une hiérarchisation des salaires selon les normes pratiquées par les compagnies internationales», a-t-il averti.