Revenant à peine de son congé d'été, Maître Azzi Merouane, président de la cellule judicaire de mise en œuvre de la réconciliation nationale, accomplit son jeûne en toute sérénité, même s'il regrette certains comportements propres à ce mois pas comme les autres. Quelle vertu a pour vous le mois de Ramadhan ? Je me joins à tout Algérien sacralisant ce mois, plein de piété, de fraternité et surtout de solidarité. Coïncidant avec les vacances judicaires, les juristes n'ont pas beaucoup de pain sur la planche hormis les affaires en référé. En attendant septembre qui marquera la recrudescence des affaires en justice, je vaque à mon travail de bon matin comme tout Algérien qui se respecte et qui respecte sa profession afin de justifier ma journée contrairement à certains pour qui le Ramadhan signifie repos et relâchement. Le travail constitue pour moi une autre forme de piété et d'adoration de Dieu. La gourmandise s'empare-t-elle de vous durant ce mois ? Non, pas vraiment. J'ai un faible pour le bourek. Celui-ci doit être bien fourré et de préférence au poisson. Cette année, je vais jeter mon dévolu sur un restaurant qu'une amie, également cliente à moi, a ouvert, offrant justement des variétés de bourek et autres mets délicieux. Il s'agit de la fille de Abdelkader Drif, le frère de Zohra Drif Bitat. Par ailleurs, je souligne que la chorba n'est pas du tout ma tasse de thé, si ce n'est par habitude et en respect aux traditions familiales. Pensez-vous que les Algériens accomplissent parfaitement le jeûne ? Le Ramadhan est une occasion propice pour retrouver une certaine sérénité spirituelle et physique. Mais, hélas, la nervosité des uns et des autres pour des motifs parfois banals, gâche l'ambiance fraternelle qui s'impose d'elle-même durant ce mois. On ne peut rester indifférent face à certaines pratiques indignes du peuple algérien. Je suis de nature très calme, mais souvent je m'emporte en raison de moult provocations qu'on subit au quotidien. Sans omettre de souligner le problème des embouteillages qui souvent suscite en moi une forte colère par effet de contagion. Laquelle se dissipe rapidement à mesure que je me rapproche de la maison, mon havre de paix indispensable. Je ne suis pas encore marié, alors je fais les courses rarement. La spiritualité pour vous ? Le lien avec son Créateur ne doit être jamais rompu. Je fais allusion à ceux qui font la prière durant le mois sacré et retrouvent leurs mauvaises habitudes dès qu'il nous fait ses adieux. La piété et la vénération de Dieu ne doivent pas être occasionnelles ou conjoncturelles. Elles doivent être permanentes et omniprésentes.