L'Autorité palestinienne finalisera aujourd'hui et demain à Doha la formulation de la candidature de son Etat aux Nations unies. Benyamin Netanyahu, le premier ministre israélien, qui fait face à une contestation sociale en Israël et un isolement international, rétropédale. Il est possible de négocier avec les Palestiniens sur la base des frontières d'avant juin 1967, dit-il, tout en mobilisant ses réservistes pour faire face aux manifestations prévues en septembre lors de la demande d'adhésion à l'ONU d'un Etat de Palestine. Revirement politique ? Pas évident. Selon certains médias israéliens, Netanyahu, un habitué à la politique spectacle n'est pas revenu sur ses positions pour satisfaire Barack Obama qui a préconisé dans un discours prononcé le 22 mai dernier devant l'AIPAC, le principal lobby pro-Israël aux Etats-Unis, que les négociations s'appuient sur la ligne d'avant 1967 avec possibilité d'échanges de territoires, mais pour convaincre Abbas de renoncer à demander le 13 septembre prochain à l'ONU de reconnaître son Etat, comme le «194e» membre. Selon le premier israélien, qui a réitéré son exigence d'une reconnaissance d'Israël comme «Etat du peuple juif», Obama a laissé entendre dans ce discours que les deux parties pourraient «prendre en compte les changements survenus en 44 ans, y compris les nouvelles réalités démographiques sur le terrain et les besoins respectifs des deux bords», dit-il en référence aux blocs de colonies qu'Israël compte annexer en cas d'accord de paix. L'Autorité palestinienne qui finalisera aujourd'hui et demain à Doha la formulation de la candidature de son Etat aux Nations unies, laisse entendre qu'elle n'a pris connaissance de ce «projet israélien» qui aurait été initié par les Etats-Unis. Saëb Erakat, le négociateur palestinien demande à Netanyahu d'«annoncer lui-même au monde et aux médias son accord pour que les frontières de 1967 soient la référence des négociations et pour un arrêt total de la colonisation des territoires palestiniens, y compris el Qods-est». A défaut, dit-il, ces déclarations ne seraient que «la continuation du cycle de relations publiques et médiatiques».