Démarche n Faute de perspective sérieuse de reprise des négociations de paix avec Israël, les Palestiniens comptent demander à l'ONU l'admission d'un Etat de Palestine. Israël se dit prêt à négocier avec les Palestiniens sur la base des lignes de 1967, comme l'a préconisé le président américain Barack Obama, afin de les dissuader de demander en septembre l'adhésion d'un Etat de Palestine à l'ONU. Cette ouverture apparaît au moment où les Palestiniens doivent finaliser lors d'une réunion arabe mercredi et jeudi à Doha la formulation de leur candidature aux Nations unies. «L'idée, c'est que les Palestiniens renoncent à leur projet d'agir unilatéralement à l'ONU», a déclaré un responsable israélien en précisant que Washington était à l'origine de ces efforts soutenus par le Quartette (Etats-Unis, Russie, Union européenne, ONU). «Nous parlons du second discours d'Obama, affirmant que la frontière à négocier ne sera pas celle qui prévalait en 1967. C'est un langage dont nous pouvons nous accommoder», a-t-il ajouté, en référence à l'allocution du président américain, le 22 mai, devant l'AIPAC, le principal lobby pro-Israël aux Etats-Unis. Le négociateur palestinien Saëb Erakat a appelé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à «annoncer lui-même au monde et aux médias son accord pour que les frontières de 1967 soient la référence des négociations et pour un arrêt total de la colonisation des territoires palestiniens, y compris à Jérusalem-Est». Dans le cas contraire, ces déclarations ne seraient que «la continuation du cycle de relations publiques et médiatiques dans lequel Netanyahu est passé maître», a affirmé M. Erakat. «Nous avons dit à maintes reprises que les négociations étaient notre premier, deuxième et troisième choix, mais après l'échec du quartette à poser comme bases de négociations l'arrêt de la colonisation et les frontières de 1967 pour l'Etat palestinien, il est trop tard pour les négociations, il n'y a plus de temps, nous allons à l'ONU», a annoncé le 27 juillet dernier le président palestinien Mahmoud Abbas. Le Premier ministre israélien a rappelé devant la commission parlementaire des Affaires étrangères et de la Défense que dans son discours M. Obama avait souligné que les deux parties négocieraient «une frontière qui sera différente de celle qui existait le 4 juin 1967». «C'est une formule bien connue. Elle permet aux parties de prendre en compte les changements survenus en 44 ans, y compris les nouvelles réalités démographiques sur le terrain et les besoins respectifs des deux bords», a-t-il ajouté en référence aux blocs de colonies qu'Israël compte annexer en cas d'accord de paix. Les frontières d'avant juin 1967 englobent la totalité de la Cisjordanie, de Jérusalem-Est et de la bande de Gaza.