Les fonctionnaires des communes risquent fort de reprendre leur piquet de grève, «d'ici jeudi au maximum», a déclaré hier leur représentant, Azzedine Hellassa. Pour lui, il y a risque que le mot d'ordre de grève prévue pour les 26, 27 et 28 juillet dernier, gelée entretemps, «soit mis de nouveau à exécution.» Il semble que l'accord sur la publication officielle du statut particulier des agents des communes sur lequel s'est engagé le gouvernement tarde à voir le jour, ce qui explique cette volte-face du syndicat qui n'hésite pas à parler «d'atermoiements de la part de la tutelle». «Nous avons attendu officiellement la signature pour mardi passé de notre statut mais nous ne voyons rien venir», regrette M. Hellassa. Pour lui, l'argument de «la période des congés de l'Exécutif» qui pouvait expliquer le report de signature du texte -qui se trouve pourtant bien au niveau du SG du gouvernement- «n'est plus plausible, car, dit-il, aujourd'hui la reprise du gouvernement est effective et la publication devait intervenir aussitôt», a-t-il fait remarquer. Pour la Fédération, ses représentants veulent patienter encore jusqu'à jeudi. «C'est une sorte d'ultimatum pour enfin passer à l'action», prévient encore M. Hellassa. Il faut rappeler qu'au terme d'une rencontre tenue avec les représentants du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales à la veille de la grève, la Fédération nationale des fonctionnaires des communes relevant du Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) a décidé d'annuler son mot d'ordre de grève prévue les 26, 27 et 28 juillet. Les deux parties avaient, semble-t-il, à la demande du ministère, pu amplement «discuter de la plate-forme de revendications soumise par la fédération au ministère de tutelle». La Fédération avait considéré que le débat engagé avec le ministère était «fructueux, le ministère s'étant engagé à ce que les fonctionnaires des communes bénéficient du régime indemnitaire et des primes en deux temps». Quant à la tranche couvrant 2008 et 2009, elle leur sera versée durant le mois de ramadhan, et celle de 2011 à partir de 2012. Tout cela était bien sûr lié à la signature du statut des travailleurs des communes déposé au niveau du secrétariat général du gouvernement. Ce statut à l'origine du gel de la grève avait été déposé le mardi 26 juillet 2011, selon le syndicat. Si les travailleurs communaux mettent à exécution leur menace , il risque fort d'y avoir un blocage total des APC et des différents services de l'état civil très sollicités en prévision de la rentrée scolaire prévue dans un mois.