Malgré les menaces, le taux de suivi de la grève est très satisfaisant. » Le secrétaire général du Conseil national des communaux, Ali Yahia, se félicite de la « forte » mobilisation des travailleurs dans plusieurs wilayas du pays. « Nous sommes très satisfaits ; le taux de suivi de la grève à l'échelle nationale varie entre 65 et 70% », a-t-il estimé. Le mot d'ordre du débrayage est respecté dans certaines wilayas. Dans d'autres, l'appel du syndicat est carrément ignoré. C'est le cas au niveau des APC de la capitale, Alger. Dans les communes que nous avons visitées, hier matin (premier jour de grève), tous les agents étaient à leur poste. Il n'y a eu aucune perturbation du service. Ali Yahia reconnaît cette situation. Selon lui, les pressions exercées par l'administration sur les fonctionnaires ont eu des effets négatifs sur le mouvement. « Des responsables de l'administration ont proféré des menaces en tout genre contre les fonctionnaires. Ces derniers ont eu peur », explique-t-il. Selon lui, des fonctionnaires des wilayas de Chlef, de Médéa, de Aïn Defla… ont été menacés de licenciement au cas où ils prendraient part à la grève. « Ils avaient peur de représailles. De plus, les travailleurs ne connaissent pas tous leurs droits », a-t-il déploré. Contrairement à ces régions, le mouvement de grève a été, explique-t-il, largement suivi. « Pour le premier jour de grève, nous considérons que l'action a bien réussi. La grève a été respectée à hauteur de 100% à Béjaïa, 75% à Tizi Ouzou et 60% à Sétif et Bouira », a-t-il déclaré. Le premier responsable du syndicat des communaux se montre optimiste quant à la réussite de cette action de trois jours. « Par expérience, les fonctionnaires se mobilisent encore plus aux deuxième et troisième jours de la grève. Je suis sûr que le taux de suivi augmentera sensiblement demain (aujourd'hui, ndlr) », prédit-il. « Donnez-nous du concret ! » Tout en appelant les travailleurs des communes à plus de mobilisation, Ali Yahia répond également au ministre délégué chargé des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, qui a déclaré cette grève illégale. « On n'a jamais connu une grève légale en Algérie. Tous les débrayages ont été déclarés illégaux. Pour les pouvoirs publics, les travailleurs n'ont pas le droit à la grève », a-t-il lancé. Concernant la prise en charge des doléances des travailleurs, à savoir le statut particulier des fonctionnaires des communes et l'augmentation de leurs salaires, « le ministère affirme que les salaires seront augmentés et que le statut particulier sera fin prêt avant le début du mois de juin prochain. Nous voulons du concret », a-t-il précisé. Pour Ali Yahia, les travailleurs veulent connaître les modalités de mise en œuvre des augmentations décidées. « Nous voulons aussi connaître les détails du statut particulier, puisque le ministre affirme qu'il est fin prêt », a-t-il conclu.