Le gouvernement algérien a accordé une aide humanitaire de dix millions de dollars aux pays de la Corne de l'Afrique, frappés par la famine, à cause de la sécheresse qui y sévit, a annoncé jeudi le ministère des Affaires étrangères. «Sur décision du président de la République, le gouvernement algérien a accordé cette aide humanitaire à l'Ouganda, l'Ethiopie, au Kenya, à l'Erythrée et à la Somalie, dont les populations, durement éprouvées par la sécheresse qui y sévit, font face à une famine qui met en péril leur existence», a indiqué le ministère dans un communiqué. Un malheur n'arrive jamais seul, dit-on. Les pays de la Corne de l'Afrique, qui a toujours suscité des convoitises pour sa position stratégique, affrontent à la fois la sécheresse et une hausse phénoménale des prix des produits de base comme le maïs qui a augmenté l'an dernier de 240 %. Cette conjonction de facteurs a conduit à la famine et à des risques sanitaires majeurs. A l'exception relative de l'Ethiopie et du Somaliland, non reconnu par la communauté internationale, aucune de ces républiques n'a échappé ces dernières années à des convulsions internes. Toutefois, le cas de la Somalie, où les structures étatiques se sont effondrées, est dramatique. Aux affres de la nature s'ajoutent la folie des hommes et un extrémisme religieux qui ont fini par détruire un pays qui avait connu paix et stabilité. Le monde entier observe impuissant cette descente aux enfers. Elle a pris un visage pathétique avec ces cohortes de femmes et d'enfants en quête de survie sur les routes du désert. Même le Kenya, célèbre pour ses safaris, n'est plus ce pays où il faisait bon-vivre. Les Algériens, grâce surtout à la télévision, et depuis l'affaire des marins retenus en otages, sont sensibles à cette tragédie qui affecte un lointain pays musulman. Une caravane humanitaire s'est déjà constituée. Le gouvernement en décidant d'accorder une aide humanitaire de dix millions de dollars aux pays de la Corne de l'Afrique s'est montré à la fois sensible et agissant. Cette décision du président de la République s'inscrit dans une tradition bien enracinée à l'endroit du continent noir. D'ailleurs, le ministère des Affaires étrangères l'a rappelé dans son communiqué. «Expression de la solidarité traditionnelle et agissante de l'Algérie à l'endroit de notre continent, cette aide est composée de produits alimentaires et pharmaceutiques ainsi que d'un lot de tentes», a souligné le ministère. L'Algérie s'est toujours portée au secours des pays, notamment voisins, plus démunis. En mai 2011, le Mali avait obtenu un don de 10 millions de dollars pour développer les infrastructures de base en matière de santé ou d'hydraulique dans ses zones septentrionales affectées par le terrorisme et la pauvreté. L'an dernier, l'Algérie avait effacé 150 millions de dollars de dette contractée par l'Irak. Que ce soit à Ghaza, à la frontière tuniso-libyenne où ont afflué des milliers de refugiés au printemps dernier, ou après les inondations au Niger ou suite au séisme de Haïti, le gouvernement algérien s'est acquitté, de ses responsabilités morales. Il s'est mis dans les rangs de ces pays qui ne se contentent pas de promesses. L'appel lancé par la communauté internationale à travers les gouvernements, les ONG ou les artistes a trouvé également son écho en Algérie.