Photo : Horizons. La formation professionnelle n'est plus le réceptacle des exclus de l'enseignement dans ces divers cycles, moyen ou secondaire. On avait tendance à parler, il y a quelques années, de l'école de la « deuxième chance» en ce sens qu'elle permettait à ceux ou celles qui ont échoué dans leur cursus scolaire de « sauver leur vie». Aujourd'hui, force est de reconnaître que le secteur a enregistré des mutations qualitatives valorisantes qui lui permettent d'atteindre des objectifs de rentabilité et d'efficacité. Il ne suffit pas de former pour gonfler les rangs des diplômés mais de donner aux candidats une qualification qui leur permet de s'insérer automatiquement dans le marché du travail. Et c'est ce dernier qui détermine les profils. Aujourd'hui, les jeunes ont compris les enjeux de la formation. La demande a augmenté de 60 % par rapport à l'année dernière, ce qui témoigne d'un engouement pour un métier, une qualification qui paient. Les infrastructures et les moyens pédagogiques doivent suivre, ce qui n'a pas échappé aux responsables du ministère de l'Enseignement et de la Formation professionnels qui étalent des chiffres ambitieux avec salles de cours, bibliothèques, internet et surtout l'internat pour rendre la formation accessible aussi à ceux qui sont dans des régions isolées. Cet élargissement devra aussi procéder à une actualisation des contenus avec une nouvelle nomenclature des spécialités offertes, ce qui ne fait que rendre plus attrayante aujourd'hui la formation professionnelle. De plus, sa démocratisation ne fait plus de doute, elle devra permettre aux larges couches de la population de prétendre à une formation qualifiante en touchant par une adaptation spécifique la femme au foyer, le travailleur par la formation en cours du soir ou à distance. Même les jeunes qui n'ont pas eu la chance de fréquenter l'école ou encore l'ayant quittée, pour des raisons diverses, à un âge précoce, auront leur formation idoine à travers la formule de la scolarisation qualification-alphabétisation. La formation acquiert aujourd'hui ses lettres de noblesse en se réhabilitant vis-à-vis des institutions et des étudiants et gagne beaucoup de crédit lorsqu'on sait que plusieurs pays africains ont envoyé leurs stagiaires dans nos établissements. Mais il ne faudrait pas 'attarder uniquement sur les chiffres. La ormation devra suivre les besoins réels du marché et adapter son contenu à celui. C'est à ce prix-là qu'elle sera de plus en plus motivante. A ce titre, on attendra la mise en place des institutions prévues tels le Conseil du partenariat de la Formation professionnelle ou l'Observatoire. Ils auront à assurer à la formation professionnelle une cohérence, ainsi que «l'amélioration de son rendement et l'adaptation des offres de formation aux besoins socioéconomiques du pays».