Photo : Makine F. Le gouvernement algérien a renouvelé sa confiance à la Société des eaux et de l'assainissement d'Alger (Seaal). Un nouveau bail de 5 ans a été signé le 1er septembre dernier entre la société et le ministère des Ressources en eau. C'est ce qu'a indiqué, mardi dernier, depuis Mascara, le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal. S'exprimant lors d'un point de presse tenu en marge de sa visite dans la wilaya de Mascara, le premier responsable de secteur qualifiera de «raisonnable», le montant (107 millions d'euros) de cette nouvelle transaction. Pour deux bonnes raisons : primo, le marché permettra de prendre en charge le développement et l'amélioration des prestations en matière d'AEP et d'assainissement, et ce, pour un coût inférieur au contrat initial, concernant la wilaya d'Alger, qui était d'une valeur de 118 millions d'euros. Secundo, la Seaal verra, dans le cadre de ce nouveau marché, son champ d'intervention s'élargir pour prendre en charge la gestion de l'eau et de l'assainissement de la wilaya de Tipasa. Pourquoi Tipasa ? M. Abdelmalek Sellal expliquera que ce choix est motivé par le fait que cette wilaya éprouve une nécessité de moderniser la gestion de ses ressources en eau pour répondre aux besoins exprimés dans cette région à fort potentiel touristique. En outre, la Société des eaux et de l'assainissement d'Alger prendra en charge les grands transferts d'eau à l'image de celui du barrage de Taksebt, à Tizi Ouzou, vers la wilaya d'Alger. Et ce n'est pas tout : le renouvellement et l'optimisation des moyens de distribution d'eau potable, la modernisation des réseaux, l'entretien, la maintenance et la formation des cadres et travailleurs de l'entreprise figurent aussi dans la mission assignée à Seaal par le cahier des charges. POINT DE PENURIE D'EAU Le ministre des Ressources en eau rassure : le précieux liquide ne manquera pas dans les robinets. En matière de réserves, dira-t-il, il n'y a et il n'y aura pas de soucis. Le taux de remplissage des barrages et des installations de stockage avoisine les 67%. Reste que le seul désagrément, soulignera le ministre, est la distribution qui fait défaut en raison des perturbations d'ordre technique qui se manifestent encore au niveau de certaines localités. Le ministre affirmera qu'il n'y aura pas de prolongement du projet du transfert d'eau potable de Aïn Salah-Tamanrasset vers le Mali. Il révélera qu'un autre chantier, dont les travaux seront lancés fin de l'année en cours, est prévu à Timyaouin pour alimenter cette localité en eau potable. Le ministre a annoncé qu'un projet d'implantation d'une «grande» station de dessalement au niveau de la wilaya de Aïn Sallah est en cours étude. LE VETO Au cours de cette visite, le premier responsable en charge de secteur a eu à s'enquérir de l'état d'avancement de l'ensemble des programmes relevant de son secteur, notamment, dans les domaines de la mobilisation de la ressource, l'alimentation en eau potable des village et zones rurales, le renforcement en AEP de la zone nord de la wilaya de Mascara par le système de transfert d'eau MAO (Mostaganem-Arzew-Oran) et le dessalement, l'assainissement et épuration des eaux usées par le système de lagunage ainsi que l'irrigation des périmètres agricoles de Habra-Sig Ghriss et Kechout. Le ministre a procédé au lancement des travaux de réalisation du barrage de l'oued Taht, situé à proximité du village Aïn Ferah au sud du chef-lieu de la wilaya de Mascara. Ce futur barrage, d'une capacité de 7 millions m3, est destiné pour l'AEP des communes de Aïn Farat et oued Abtal pour une population de 8000 habitants ainsi que l'irrigation de la plaine de Kechout d'une superficie de 3000 hectares. Selon une source de la direction de l'hydraulique, l'enveloppe financière destinée à l'exécution du barrage déversant oued Taht, d'une capacité de stockage de 7 millions de mètres cubes, est évaluée à 200 milliards de centimes pour un délai de réalisation de 20 mois. Signalons qu'en 2009, douze bureaux d'étude, dont la majorité des Européens, se sont déplacés à Mascara afin d'étudier à nouveau le site qui doit abriter le barrage d'oued Taht. Ces bureaux d'étude ont été appelés à réviser les précédentes études réalisées afin d'augmenter la capacité de stockage du barrage de 1,7 million m3 à 7 millions de m3. Pour rappel, Masacara a 4 barrages en exploitation (Cheurfa II, Ouizert, Bouhanifa, Fergoug). Le ministre a donné, également, le coup de starter de la station de refoulement vers les deux réservoirs (2x1500 m3), à l'inauguration du siège de la direction de l'hydraulique. Cependant, pour ce qui est de la réalisation de la conduite de transfert des eaux du barrage de Bouhanifia vers la retenue de Fergoug, M. Abdelmalek Sellal impose son veto. Pour lui, le projet est surévalué. Pour voir ce projet concrétisé, le premier responsable de secteur exhortera l'entreprise chargée de sa réalisation à réduire à 4 ou 5 millions de dinars le coût, au lieu de 12 milliards de dinars (enveloppe initiale).