Pour ce passionné de musique andalouse, de photos mais aussi d'Internet, il est temps que les acteurs du patrimoine musical andalou investissent le formidable outil de communication qu'est la grande toile. Les Associations doivent penser déjà à créer leur propre site, bien que certaines d'entre elles sont déjà référencées. La présence de plusieurs portails contribuera certainement à faire connaître encore plus cette musique chez nous et dans le monde. Pour être ambitieux, faire en sorte que cette musique devienne un jour universelle. Andaloussi.net traite particulièrement de l'actualité de la musique andalouse et chaâbi. Parlez-nous un peu de ce nouveau blog que vous venez de créer. Mon idée préliminaire fut très simple : une association de deux passions, la musique arabo-andalouse et ses dérivés, le chaabi et le hawzi et la photographie qui a toujours était présente en moi comme hobby. Il s'agissait donc de créer un blog photos spécialement dédié aux associations auxquelles revient le mérite de former et de pérenniser cette musique, Cette initiative est tout à fait innovante dans ce domaine. J'ai débuté avec quelques photos prises lors du Festival international de musique andalouse en décembre 2008. J'ai reçu quelques jours plus tard des échos de satisfaction de la part des internautes qui ont trouvé cette initiative très bonne. L'occasion de bien me lancer m'a été donnée avec les Andaloussiates 2009, organisées par l'Etablissement Arts et Culture, au complexe Laadi Flici, à Alger. J'ai couvert tous les évènements et tout le monde, musiciens, présidents d'associations, et le public, me réclamaient pour les photos qu'ils trouvaient d'excellente qualité. J'égayais ces photos avec des commentaires sympas mais je m'abstenais de porter un quelconque jugement sur le niveau des Associations, car je ne suis pas qualifié pour cela. Les internautes du territoire national et de l'étranger ont pu suivre l'actualité culturelle intense dans notre pays. Que proposez-vous aux internautes ? Voilà une bonne question. Vous avez pu remarquer que le blog se caractérise surtout par les nombreuses photos avec des commentaires sympas. Aujourd'hui, les gens n'aiment pas beaucoup lire mais préfèrent regarder des images ou écouter de la musique. Lorsque les images sont attrayantes, le blog devient intéressant. Donc ma vocation première est de publier des photos, de la musique et des vidéos. Plus tard, on évoluera vers d'autres aspects. La technologie nous offre toutes les possibilités. Aussi, pour couvrir un maximum d'événements, ai-je déjà pensé à me faire aider par des collaborateurs sur l'ensemble du territoire et même de l'étranger comme en France par exemple où évoluent de prestigieuses associations comme El Mawsili de Farid Bensarsa, les airs andalous ou encore le groupe Maya qui donnent des concerts un peu partout. Il y a beaucoup à dire. Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à créer ce blog, sachant que le travail d'actualité nécessite beaucoup d'efforts et une grande dynamique ? Comme je l'ai précisé auparavant, j'ai associé ma passion de photographe amateur à l'amour que je porte à la musique andalouse et à ses dérivés. Cependant, la finalité a été aussi de combler un vide, celui de contribuer à ma manière et par ce moyen à la préservation de ce patrimoine musical. Avez-vous les moyens nécessaires pour accomplir ce travail ? Mis à part le petit matériel dont je dispose, un réflexe numérique avec différents objectifs et un ordinateur, une voiture pour me déplacer, le meilleur moyen dont je dispose est ma connaissance de ce milieu et surtout mon dynamisme et mon acharnement à faire un travail d'artiste. Votre blog connaît un franc succès notamment parmi les mélomanes de cette musique. Ne pensez-vous pas que cela est dû à une médiatisation assez faible et très occasionnelle, de la musique andalouse ? Oui, cela parait évident. Quand on programme quelques instants de musique à la télé à 23 heures, c'est-à-dire à un moment où les gens se couchent, on comprend le degré d'intéressement à cette musique. Quant aux journaux, ils restent souvent muets ou écrivent occasionnellement des articles sur cette musique millénaire. Le blog a ce mérite d'être quotidiennement mis à jour. Il est aujourd'hui le seul moyen médiatique réservé à cette musique, d'où ce succès parmi les mélomanes, dont beaucoup sont devenus familiers et fidèles. Actuellement, j'enregistre une moyenne de 400 visites quotidiennes en Algérie mais aussi, en France, au Maroc, aux Etats-Unis, en Grande Bretagne et beaucoup d'autres pays, tellement nombreux. L'information est même parvenue jusqu'aux îles du pacifique. En 6 mois, je totalise 28000 visiteurs. Pensez-vous que la musique andalouse chez nous est très peu représentée sur Internet. Et pourquoi, si tel est le cas ? Il y a eu quand même des efforts louables dans ce domaine. Je pourrai citer le lancement de Radio Andalousse par exemple mais beaucoup reste à faire. Je ne sais pas pourquoi. J'espère du fond du cœur que d'autres auront le courage de créer des sites dédiés à cette belle musique. Un site comme «yafil» de notre ami Touaibia, mérite d'être relancé, car il recèle des informations super intéressantes. Le site «andaloussiate», devrait être remis à jour régulièrement. Ces deux supports apportent beaucoup à cette musique. Que faire justement pour donner toute la place de cette musique dans le vaste monde virtuel qu'est Internet ? Internet est un moyen magnifique de communication. Aujourd'hui, la majorité des gens y ont accès. C'est donc un moyen privilégié dans la diffusion d'informations et d'actualités. Une petite - présentation aux lecteurs.. Je m'appelle Ahmed, juriste de formation, passionné d'arts et de musiques, en particulier l'arabo-andalou et le châabi. La photographie m'occupe aussi, mon appareil ne me quitte jamais. Je suis actuellement consultant en management mais j'aimerais bien écrire des articles journalistiques sur les évènements culturels. Je projette de créer un autre blog sur les insolites de tous les jours, une façon de remédier à quelques insuffisances dans notre société. Pour le reste, tout va bien : Mes parents sont encore là, malgré leur âge avancé et j'en profite pleinement, Hamdoullah.