Vulgarisation n L'intérêt pour ce patrimoine immatériel et à transmission orale est grandissant. Alors qu'elle était spécifique à une élite, qu'elle était diffusée au sein de cercles restreints, la musique classique algérienne, dite andaloussienne ou arabo-andalouse, semble se propager dans toutes les couches sociales et dans toutes les régions d'Algérie. Le public devient de plus en plus éclectique, et de plus en plus de jeunes, passionnés par ce legs musical, s'organisent en associations, œuvrant par là à sa pérennité. Ainsi, la musique arabo-andalouse – ou andaloussienne – s'emploie à devenir «populaire», savante et raffinée, elle occupe désormais une place de choix dans le paysage musical. L'intérêt pour ce patrimoine immatériel et à transmission orale est grandissant. Cela revient d'abord au rôle joué par les associations. Et ensuite à l'apport de l'Internet. Cette musique occupe, en effet, une remarquable place sur la Toile, et cela à travers une multitude de sites Internet et d'adresses de blogs qui lui sont dédiés dans un but jugé, par des personnalités du domaine, de vulgarisation et d'enseignement. Noureddine Saoudi, interprète de musique arabo-andalouse, dira que «la plupart des sites Internet consacrés à cette musique sont conçus dans un souci de communiquer et d'apporter des avis et commentaires».Ainsi, les concepteurs de sites et de blogs s'emploient à donner des informations utiles et des renseignements complémentaires sur la dimension patrimoniale de cette musique et sur les maîtres et les associations ayant marqué ce legs musical. L'Internet se révèle un outil efficace pour la propagation et la vulgarisation de la musique arabo-andalouse, tout comme il s'agit «d'une formidable plateforme pour le rayonnement de la culture algérienne», soulignera Touibia Youssef, chercheur et concepteur de sites. Et de préciser : «Le Net est un moyen non pas de sauvegarde mais de convergence des expériences personnelles dans le domaine du patrimoine musical.»Mais l'Internet ne prétend nullement avoir la vocation de s'approprier la mission qui consiste en la sauvegarde du patrimoine musical. Car la sauvegarde nécessite un travail rigoureux et approfondi. Pour Noureddine Saoudi, «mieux vaut faire la recherche à partir d'archives sonores ou livresques, car il s'agit d'un travail plus soutenu et délicat». Et d'enchaîner : «La publication d'un livre obéit à un certain nombre de principes, dont le passage par une commission de lecture, ce qui ne se fait pas pour les écrits diffusés sur la Toile.» Cela revient à dire que le travail qui se fait via Internet manque, parfois, de crédibilité sur les informations diffusées et de méthodologie de travail, puisqu'il est mené plutôt par des amateurs. A noter que, pour les spécialistes, «la préservation de ce patrimoine artistique consiste, notamment, en la formation, en l'encadrement, en la transmission, en l'enregistrement audiovisuel et la recherche, tandis que le rôle du Net est, entre autres, de le faire connaître à un public plus large.»«Ainsi, un travail sérieux sur le patrimoine se fait sur le terrain, et cela notamment par le biais des associations de musique, des maîtres encore en vie, des bibliothèques qui détiennent des trésors, les particuliers qui gardent en otage un patrimoine comprenant des manuscrits et des archives sonores», estiment les spécialistes. l L'Internet peut contribuer toutefois à la sauvegarde du patrimoine, puisqu'il a pour rôle de révéler à grande échelle les études et les recherches menées par des spécialistes en la matière. Ainsi, l'Internet se présente comme un support efficace de l'information. Il est, en outre, un moyen supplémentaire pour informer sur la musique andalouse et la diffuser, comme il est un moyen supplémentaire de la préserver. C'est pour dire que l'Internet se constitue en un support fiable quand il est manié à bon escient. Sid-Ahmed Abid, animateur du blog www.andaloussi.net, estime que «l'Internet est un support fiable quand il est bien manié». Et d'ajouter : «C'est rapide, efficace et sans frontières pour informer, former et générer des réactions qui peuvent, éventuellement, contribuer à la sauvegarde de ce patrimoine.»Ainsi, l'Internet qui apparaît comme «un moyen développé pour la communication et les échanges, créé indéniablement des liens entre les différents acteurs de cette musique et le public mélomane».Sid-Ahmed Abid estime alors que «le Net ouvre la voie à tout le monde». En effet «chacun peut concevoir et mettre en ligne des informations, des partitions musicales et des vidéos», et, du coup, représenter réellement «un moyen efficace pour protéger ce patrimoine et le faire connaître».