Les organisations patronales seront conviées dans les prochains jours à des réunions de concertation avec des responsables des ministères des Finances et de l'Industrie pour discuter de la mise en œuvre des décisions prises lors de la dernière réunion de la tripartite. C'est ce que nous avons appris d'une source patronale qui a ajouté que les décisions annoncées lors de cette réunion ont surpris plus d'un, à telle enseigne que des opérateurs n'ont pas cessé de solliciter leurs organisations pour plus d'informations. En effet, le président de la Fédération nationale des industriels de l'agroalimentaire, affiliée à la Confédération des industriels du patronat algérien (Cipa), Ziani Abdelwaheb, sollicité par nos soins, a indiqué que les ministères des Finances et de l'Industrie ont convenu avec les organisations patronales de tenir des réunions prochainement pour plancher sur la mise en œuvre des décisions de la tripartie, notamment la question du rééchelonnement des dettes, des risques de changes et les nouvelles conditions de financement. Les organisations patronales seront également sollicitées pour apporter leurs propositions dans le cadre des comités sectoriels mis en place lors de la dernière réunion de la tripartite, notamment ceux chargés de l'environnement des affaires, l'emploi et la mise à niveau. Les organisations patronales et des opérateurs économiques attendent avec impatience la mise en application des décisions de la tripartie, notamment la levée du crédit documentaire pour les entreprises de production de biens, le rééchelonnement des dettes des entreprises privées et la bonification des taux d'intérêt des crédits à l'investissement. Des sources bancaires ont expliqué que les décisions prises lors de la tripartite feront l'objet de textes réglementaires, entre autres, des décrets exécutifs et des arrêtés ministériels. Les documents en question sont en cours de préparation et leur publication ne devra pas excéder les trois mois. D'autres décisions seront intégrées dans la prochaine loi de finances complémentaire, précisent nos sources. Les dispositifs seront prêts, ajoute-t-on, dans les meilleurs délais, car la volonté de l'Etat reste celle de booster l'outil de production nationale. Le président de la fédération des industriels de l'agroalimentaire a salué les décisions prises, indiquant que «les chefs d'entreprises algériennes n'ont pas cru que les pouvoirs publics étaient prêts à soutenir à ce stade les opérateurs économiques». «C'est une tripartite historique. C'est d'ailleurs la première qui a pris des mesures aussi importantes et radicales», a tenu à souligner M. Ziani, confiant que «beaucoup d'entreprises menacées par la fermeture peuvent aujourd'hui espérer être relancées». Il a cité à ce propos les conserveries de la tomate industrielle dont une grande partie d'usines ont été fermées à cause des dettes bancaires. De son côté, le président de l'Union nationale des producteurs de pharmacie (Unop), M. Ziani a salué les décisions prises par la tripartite, en estimant «que les pouvoirs publics ont répondu aux attentes et préoccupations des opérateurs économiques». L'enjeu demeure, selon les opérateurs économiques, dans la mise en œuvre des décisions de la tripartite. «Il faudrait aller de l'avant et élaborer les textes juridiques sur les nouvelles mesures dans les plus brefs délais. C'est à ce niveau qu'on pourra mesurer l'effet des dispositions de la tripartite», a tenu à signaler le président de l'Unop.