Photo : Makine F. Dans un passé récent, à chaque lendemain d'été, les chutes de pluie inondent les rues d'Alger Centre. Aujourd'hui, alors que l'on est à la veille de l'automne, force est de constater qu'un certain nombre d'avaloirs n'a pas été nettoyé. Une virée dans les communes de la capitale renseigne sur ce travail non effectué. En effet, plusieurs avaloirs, qui n'ont pas été écurés, débordent de gravats, mégots et autres matières solides qui les obstruent. Encore une fois, il faut s'attendre qu'avec l'arrivée des pluies, d'immenses flaques d'eau se constitueront, recouvrant rues et trottoirs. Les eaux se transformeront ainsi en mares stagnantes aux odeurs nauséabondes. Les riverains autant que les commerçants se verront, à nouveau, contraints de retrousser leurs manches et de nettoyer eux-mêmes les bouches d'égout. Selon certains témoignages, les employés de certaines APC sollicités par les citoyens, refusent d'assurer cette tâche. En principe, les travaux de nettoiement doivent s'effectuer durant la saison estivale. Or, cette tâche n'est exécutée qu'en début d'automne, malgré le fait que les risques d'inondations sont présents. Dans la wilaya d'Alger, cette «mission» est dévolue à Asrout (assainissement des routes). Au niveau de cet établissement, on rejette une quelconque négligence. Selon son directeur général, Djamel Dekhaba, Asrout est présente au niveau de 28 communes (voir encadré). Il soutient que le travail a été accompli dans les délais. Le terrain confirmera ses affirmations. Pour le DG d'Asrout, la carence enregistrée dans certaines communes est due à la négligence du nettoiement des caniveaux. M. Dekhaba met en cause l'absence de ces communes, qui «n'entretiennent pas les regards au moment opportun». De ce fait, soutient-il, «les avaloirs sont obstrués par la déferlante des eaux pluviales». Il explique, dans ce contexte, que la campagne de nettoiement des avaloirs fait partie du plan de charges annuel de l'entreprise Asrout, portant sur l'assainissement des routes et réfections des chaussées ainsi que des avaloirs juste avant l'automne. 2 000 agents ont été mobilisés dernièrement pour les communes concernées. «On intervient dans l'entretien des réseaux d'assainissement en collaboration avec la direction des travaux publics qui, à son tour, prend en charge les principaux points noirs de la capitale depuis 2007», dira-t-il. «L'entretien se fait quotidiennement et à longueur de l'année», précise-t-il. En effet, de visu nous avons constaté que les avaloirs des communes de Hammamet (Bainem), Kouba et celle d'Alger Centre ont été écurés. Ce n'est pas le cas dans la commune de Chéraga qui, à chaque saison hivernale, est inondée par la pluie. Les raisons ? Les avaloirs ne sont pas convenablement nettoyés. Selon M. Mohamed Samat, secrétaire général auprès de l'APC de Chéraga, les avaloirs sont certes entretenus mais pas suffisamment. Bien que les moyens matériels sont disponibles, un problème se pose, selon le même responsable. Il s'agit du manque d'effectif. «Un déficit est enregistré en effectif chargé d'écurer les avaloirs», se plaint M. Samat. Selon lui, le personnel mobilisé quotidiennement sur la voierie publique est de 10 employés, à raison de deux à trois agents par boulevard pour toute la commune de Chéraga. Et quand on sait que ladite commune a connu, ces dernières années, une extension en termes d'habitat, on mesure la difficulté de la tâche. C'est le même constat qui est fait au niveau de la commune de Aïn Benian. Même si cette localité est bien prise en charge sur le plan de l'assainissement des ordures ménagères, il s'avère que les avaloirs souffrent d'un trop-plein de détritus. Aussi, à la moindre averse, les rues et trottoirs sont submergés d'eau. Là également, selon M. Setti, responsable du parc d'assainissement de l'APC de Aïn Benian, cela est dû au manque d'effectif. «Chaque année, les équipes sont renforcées mais les agents n'honorent pas leur contrat», dira-t-il. «C'est un créneau qui n'est pas très sollicité par les jeunes qui préfèrent travailler derrière un bureau ou comme agent de sécurité», ajoute-t-il. Pour lui, le personnel existant fait le nécessaire pour assainir la commune et éviter les dégâts. - Avaloirs dépourvus de grilles : «Les couvercles sont volés et revendus» En plus du mauvais entretien des réseaux d'évacuation des eaux pluviales, un autre problème est venu s'y greffer. Celui des avaloirs carrément dépourvus de couvercles dans certains quartiers. M. Djamel Dekhaba, directeur général de Asrout, s'est dit outré par le comportement de certains citoyens. «Les grilles sont volées», a-t-il révélé. «C'est de la fonte qui est revendue», précise-t-il. Et de ponctuer que c'est là un nouveau phénomène qui pose un sérieux problème. Une fois que l'avaloir est dégarni de sa grille, cela engendre des incidents humains et matériels. Et pourtant, les couvercles sont conçus pour empêcher les déchets de s'infiltrer à l'intérieur évitant de ce fait, l'obstruction des déversements. - Les communes couvertes par Asrout - Circonscription administrative de Sidi M'hamed *Sidi M'hamed *Alger centre *El Madania *El Mouradia - Circonscription administrative de Bab El Oued *Bab El Oued *La Casbah *Oued Koreich *Bologhine *Raïs Hamidou - Circonscription administrative de Hussein Dey *Hussein Dey *Kouba *Belouizdad *Magharia - Circonscription administrative d'El Harrach *El Harrach *Bourouba *Bachdjerrah - Circonscription administrative de Dar El Beïda *Bab Ezzouar *Mohammadia - Circonscription administrative de Chéraga *Dely Ibrahim *Hammamet - Circonscription administrative de Bouzaréah *Bouzaréah *El Biar *Ben Aknoun *Beni Messous - Circonscription administrative de Bir Mourad Raïs *Bir Mourad Raïs *Hydra *Gué de Constantine - Circonscription administrative de Baraki *Eucalyptus