Photo : Slimène S.A. «Les orientations émises par le président de la République ont été piétinées par la commission des affaires juridiques, administratives et des libertés de l'Assemblée populaire nationale». C'est ce qu'a dénoncé, hier Mme Louisa Hanoune à Alger, à la clôture de la réunion ordinaire du comité central du Parti des Travailleurs. Ainsi, la Secrétaire générale de cette formation politique accuse publiquement l'Administration et les députés du FLN d'avoir «freiné», les réformes du président Bouteflika, notamment, celles relatives aux projets de lois sur les partis politiques et le code électoral. «Nous avons eu une mouture de l'avant-projet de loi sur les partis politiques et nous avons constaté que le code de 1989 est meilleur par rapport à celui là», a-t-elle ajouté. D'emblée, elle note «un décalage flagrant entre la coordination dégagée par le président de la République et le Conseil des ministres et celles contenues dans les projets soumis à l'APN». Bien que la majorité des mesures aient été prises lors du Conseil des ministres qui avait suivi le discours du 15 avril, le BP du parti note que ces mesures «ont été grossièrement noyées dans des projets de lois par d'autres dispositions qui expriment dans le cas par exemple de la loi organique relative au régime électoral une volonté manifeste de maintenir l'ancien système électoral». La SG compte, à travers ses déclarations, alerter le président Bouteflika des actions qu'elle juge «nocives», appliquées par une partie de l'Alliance présidentielle. Dans la foulée, Louisa Hanoune annonce que dans les textes de projet de loi, les partis politiques ont le droit de recevoir jusqu'à 540 millions de centimes de la part d'un militant. «C'est de l'extrême gravité» juge-t-elle. «Qui pourra offrir une somme pareille à un parti politique ?» s'interroge-t-elle. « Il n'y a que les hommes d'affaires qui peuvent le faire», a-t-elle répondu avant de d'ajouter : «Imaginons qu'une vingtaine de personne versent dans les caisses du parti. Par voie de conséquence la formation politique devient leur propriété, ainsi le multipartisme devient une vielle histoire». Faisant l'évaluation de la réunion du comité central, Mme Louisa Hanoune a indiqué que les participants ont mis l'accent sur trois hypothèses essentielles (agression étrangère, le processus révolutionnaire et élections anticipées) auxquelles le parti se doit d'être prêt à faire face dans tous les cas. Le PT se dit «prêt» pour toutes ces conjectures.