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Boussaâda : Envoûtante par son charme, séduisante par sa tolérance
Publié dans Horizons le 16 - 10 - 2009

Photos : M. Flici. Boussaâda est une oasis nichée entre le Hodna et le début du désert aride. Elle a l'air prospère et séduisante, elle qui n'a cessé, tout au long de sa récente histoire (elle serait fondée au 13e siècle), d'attirer vers elle les rescapés de l'Andalousie ou les tribus du nord en fuite aux guerres ou encore les simples voyageurs en quête de calme et de ressourcement spirituel.
Elle a été la ville adoptive de Dinet et d'autres peintres venus d'Europe, du fils de l'Emir Abdelkader qui a préféré cette ville à l'exil. Comme M. Dinet, devenu Nasreddine après sa conversion à l'islam, l'Emir Hachemi y est enterré, ce qui témoigne de l'attachement des personnages les plus illustres à cette terre cosmopolite. Boussaâda se trouve à 270 kilomètres au sud d'Alger. Elle est célèbre par le débordement de ses lumières et la richesse de ses 24.000 palmiers. Aujourd'hui, elle étouffe avec une population qui avoisine les 140.000 habitants, à tel point qu'à l'entrée, juste après l'aéroport, une nouvelle ville est en chantier.
Les citoyens, jeunes et moins jeunes, sont, à l'instar des autres régions du pays, en proie au chômage tellement l'activité se réduit à une place dans la fonction publique ou un boulot dans les services.
Ces derniers sont tributaires de la relance de la vocation touristique qui est aussi une chance pour le développement de l'artisanat. D'ailleurs, une semaine du burnous est programmée pour la fin novembre afin de «susciter l'engouement pour les produits de l'artisanat», nous révèle un des organisateurs, le vice-président de l'APC de Boussaâda.
Les élus locaux auront ainsi des rencontres avec les citoyens. C'est le moment idéal pour prendre la vraie température. Deux jours par semaine sont consacrés à ce type de contact. Les couloirs ne désemplissent pas. Les sujets essentiels abordés avec les édiles sont le logement et bien sûr l'emploi. Pour le P/APC, Lembarak Amrane, «si Boussaâda avait eu le rang de wilaya, on n'aurait pas eu ce genre de problèmes».
Elle aurait eu, en tant que wilaya, des investissements dans le tourisme, dans l'agroalimentaire autour de la célèbre plaine d'El Madher appelée à devenir «la nouvelle Mitidja» ou carrément un «pôle» dans les matériaux de construction.
C'est l'occasion de relancer le débat sur le «droit pour Boussaâda au rang de wilaya» qu'elle a «raté lors des deux derniers découpages, en 1974 et en 1984», dit-il, tout en restant confiant que, cette fois-ci, la prochaine réorganisation administrative sera «la bonne». Côté population, le filet social, même avec ses 3000 dinars, est la seule planche de salut car le chômage atteint ici «des proportions alarmantes», nous apprend-on.
La dernière proposition d'assainissement des fichiers du filet social avec l'exclusion des moins de 30 ans et des célibataires a gonflé les rangs des mécontents qui viennent dénoncer «cette injustice» lors des jours de réception du maire.
Un tour au marché des fruits et légumes montre que l'agriculture est, dans cette nouvelle zone d'El Madher, prometteuse. Des légumes comme les carottes sont expédiés jusqu'au Nord.
Un citoyen parle d'une expérience concluante dans la production d'agrumes et de plusieurs autres variétés de fruits. Parc contre, la viande est chère à l'instar des toutes les régions du pays, ce qui explique davantage la régression du pouvoir d'achat et l'ouverture de magasins des viandes congelées. Pourtant, Boussaâda est une région agropastorale.
L'EXTRACTION DE SABLE, UN DANGER POUR L'ENVIRONNEMENT ET LE CACHET TOURISTIQUE DE LA VILLE
La promotion de la région dans le domaine du sable a redonné l'espoir de résorption du chômage mais l'on reste sceptique. Les élus craignent pour Boussaâda beaucoup de dégâts écologiques suite à la décision de profiter des ses immenses ressources en sable pour les matériaux de construction.
L'extraction de sable est devenue une affaire florissante. Sur la route des colonnes, de gros camions font le va et vient jusqu'au nord du pays. Les populations craignent, avec une exploitation sans répit, l'élargissement des lits des oueds et des crues.
Il y a une semaine, la route vers Boussaâda était fermée suite aux fortes intempéries. Boussaâda dispose de deux grands oueds qui deviennent dangereux à l'approche de l'hiver. Celui de Mitar avait, il y a une année, défrayé la chronique en emportant toute une famille. La ville avec sa configuration encaissée nous rappelle la ville de Ghardaïa. Pour les citoyens, l'extraction du sable des oueds Mitar et Boussaâda a pris de l'ampleur ces dix dernières années, mettant en péril l'environnement de la ville.
Pour les autorités locales, «l'exploitation est décidée au niveau de la Direction des mines de la wilaya, nous n'y pouvons rien». On parle de «deux millions de mètres cubes extraits annuellement des deux oueds». Il reste encore le sable des dunes.
Ce dernier n'en n'est pas moins nocif car il constitue «une atteinte au cachet touristique de la ville», nous dit un enseignant. Alors sur quoi va compter la ville pour créer de l'emploi ? Certains restent confiants en la relance des potentialités touristiques : la visite de la tombe de Dinet et de son musée, de celle de l'Emir Hachemi, la création de plateaux cinématographiques.
S'ajoute à cela la construction de nouveaux hôtels, en plus de l'hôtel Caïd et du Transat.
MOULIN DE FERRERO : UN ESPACE DE DÉTENTE ET DE LOISIRS PAR EXCELLENCE
Boussaâda dispose d'endroits magnifiques pour les randonnées, la détente, les loisirs ou pour l'industrie cinématographique. A l'image du mythique moulin de Ferrero, choisi alors par un colon maltais pour édifier un moulin pour les agriculteurs de la région. Les cascades qui irriguent l'endroit lui donnent un aspect pittoresque. Les citoyens qui se baignaient ici durant les grandes chaleurs se désolent aujourd'hui de la décrépitude d'un site enchanteur. A commencer par les égouts des bidonvilles mitoyens, notamment à Sidi Slimane, qui se déversent au vu et au su tout le monde. Les autorités veulent le réhabiliter avec la corniche qui s'étire jusqu'à la palmeraie qui reste un grand paradis de fraîcheur avec ses arbres de diverses essences : agrumes, abricots, dattes.
Des projets de relais, des kiosques, des auberges, et des restaurants seront proposés aux investisseurs dans le secteur du tourisme, ce qui ne manquera pas de créer une certaine activité et redonner à Boussaâda, qui a subjugué par le passé tant d'artistes, ses lettres de noblesse. Il y a eu des tentatives dans ce sens mais elles ont fait long feu. Sur la route, nous rencontrons un restaurant à l'état de carcasse. Il a été abandonné par son propriétaire. Notre ami nous explique que «son créneau destiné aux adeptes de Bacchus» a été la cause de l'échec. Il faut noter que le terrain sur lequel est édifié le moulin, bien que situé dans une zone d'expansion touristique, est l'objet d'une revendication d'un particulier qui l'aurait acheté en 1949, à M. Ferrero. Ce dernier aurait décidé de s'en débarrasser suite à «un drame familial», nous explique un des héritiers. Des crues avaient emporté, dit-il avec précision, la fille Mathilde Ferrero, ce qui a justifié chez la famille du grand chocolatier sa cession. Il est donc utile de régler au préalable ce problème avant de penser en faire un lieu touristique ou, comme on l'avait suggéré à la ministre de la Culture, un plateau de tournage comme ça été la vocation de cette région. En effet, on parle de l'intérêt des cinéastes pour cette région dès les années trente avec le tournage de Samson et Dalila, d'une grande partie du film Tarzan du réalisateur E. R. Burroughs, Trois pistolets contre César, Marchand d'esclaves, et plus récemment les vacances de l'Inspecteur Tahar, le clandestin….


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