« Les conditions de travail et les risques professionnels chez les femmes sont souvent jugés moins visibles que ceux des hommes ». Tel est le constat établi dans le dernier numéro du bulletin d'information de la direction de la prévention de la CNAS. La publication relève que, dans la plupart des cas, les femmes sont exclues des emplois «exigeants» ou «dangereux». Cependant, les emplois qu'elles occupent sont susceptibles de les exposer à des dangers «moins évidents» comme le travail répétitif, les postures contraignantes et le contact avec le public (violence, agressions verbales...). En ce sens, le rôle du médecin du travail consiste à exercer une surveillance médicale particulière, déterminer les conditions de travail potentiellement dangereuses et proposer les mesures adéquates à même de protéger les femmes au travail. A titre illustratif, les femmes sont davantage exposées à des risques dans divers milieux, notamment les pathologies articulaires et musculaires touchant le dos et les membres ainsi que la prédominance des troubles musculo-squelettiques. Dans le milieu hospitalier, la femme est soumise, de par son travail spécifique, à des risques ergonomiques, physiques chimiques et biologiques, selon une étude ayant porté sur la grossesse et le travail en milieu hospitalier. Selon l'étude, 63% des femmes travaillent en position debout, 35% portent ou déplacent des charges lourdes et 22,8% effectuent un travail posté. Les statistiques font aussi ressortir que 69,6% sont exposées aux produits biologiques, 27,2% aux bruits, 16,3% aux radiations ionisantes et 5,4% aux vibrations, relevant que plus de la moitié des femmes étudiées ont eu recours à des arrêts de travail durant la période de leurs grossesses. En somme, conclu le bulletin de la CNAS, les femmes qui représentent 20% de la population active en Algérie sont souvent plus exposées aux risques et aux maladies professionnels comparativement aux hommes.