Contrairement à une bande dessinée mondiale souffrant du «déjà vu», la BD locale connaît une véritable renaissance grâce à une jeune génération d'artistes qui s'inspirent dans leur travail des nombreux contes et traditions que recèle l'Algérie. En effet, le 9e art prend de plus en plus d'importance de nos jours. Témoin, le premier ouvrage du bédéiste Djamel Bouchenaf (lauréat du 1er prix de jeune talent lors de la 1re édition du festival international de la bande dessinée) soulève l'intérêt d'un public toujours demandeur de bande dessinée. Bien mieux, Djamel Bouchenaf veut à tout prix inculquer la culture de la bande dessinée au jeune lecteur, c'est-à-dire l'enfant, pour que plus tard, adulte, il en fasse sa nourriture quotidienne. Djamel Bouchenaf participe à part entière à ce festival. Preuve de sa réussite et ses belles perspectives pour l'avenir. Djamel Bouchenaf est un être à part. Dessinateur depuis sa tendre enfance, ce natif du quartier populaire de Belcourt est infographe. Il a été encouragé par son entourage, notamment sa famille qui a entièrement cru en lui. Son talent est reconnu par tous, depuis quelques années seulement. Djamel est né le 19 août 1978, célibataire, ce bédéiste jijelien n'a nullement baissé les bras. Il a pas mal bourlingué, caricaturiste dans plusieurs supports médiatiques à l'image de : «Sawt el Ahrar», «Sabah El Djadid», «El Jarida». Aujourd'hui, il a fait publier aux éditions Dalimen son 1er ouvrage intitulé «Jaloul Al Bahri», regroupant 45 planches de BD qu'il réalise durant 7 mois. Dans cette publication, il a traité, d'une façon burlesque, des sujets en arabe dialectal tel ‘'El harraga'' (émigration clandestine) le problème de logement, le chômage. Interrogé au sujet de la bande dessinée, il dira que cet art revêt une richesse et une originalité particulière malgré les problèmes qui l'entravent, notamment l'édition, estime notre interlocuteur. Il a souligné, toutefois, la situation difficile que vit la BD en Algérie eu égard aux nombreux problèmes qu'elle rencontre en matière d'édition, de diffusion et de promotion. «Nous n'avons pas encore compris que la bande dessinée est un moyen d'expression pédagogique à même de contribuer dans l'éducation de nos sociétés». Il pense, cependant, que l'organisation de manifestations tels que le Festival international de la bande dessinée (FIBDA), permet aux bédéistes algériens d'échanger leurs avis et expériences et surtout de faire connaître leurs talents au grand public. «Nous souhaitons sincèrement que ce festival soit une occasion pour relancer la BD algérienne. C'est un pas en avant, une action commune et une manière de donner ses lettres de noblesse à ce 9e art et de le reconnaître», ponctue-t-il. Ses projets sont multiples, Djamel Bouchenaf envisage de se spécialiser dans la BD consacrée à l'enfant, une manière à lui d'ancrer cet art comme une culture à part entière. Il poursuit que cette démarche pourrait se concrétiser dans le cas où il y aurait une volonté plurielle.