Photo : Lylia M. L'ouverture de l'année judiciaire, l'extradition de Abdelmoumène Khalifa et le désengorgement des établissements pénitentiaires sont les principaux points évoqués par le ministre de la Justice et garde des Sceaux, hier, en marge de l'ouverture du 5e salon national de la production de la main-d'œuvre pénitentiaire, à l'Office de Riadh el Feth (Alger). La date d'ouverture de l'année judiciaire n'est pas encore connue, même au sein des hautes instances de l'Etat. «Seul le président de la République peut en fixer la date», a affirmé M. Belaïz A propos du sort réservé à Abdelmoumène Rafik Khalifa par la justice britannique, le ministre de la Justice dira que « la Justice britannique a déjà tranché cette question et c'est au Premier ministre britannique de décider sur son extradition et nous attendons le 24 du mois en cours pour connaître la décision». M. Belaïz a, dans ce sillage, rappelé que le traitement juridique de ce type d'affaire diffère d'un pays à un autre, et ce, en raison des lois différentes. En Algérie, selon le ministre, lorsque la justice algérienne se prononce sur une affaire liée à une extradition, un décret exécutif est immédiatement rendu public, alors qu'en Grande-Bretagne, cette mission relève des prérogatives du Premier ministre. Cependant, note M. Belaïz, la législation britannique permet à la haute Cour britannique de s'opposer à la décision du ministre de l'Intérieur. Concernant le problème de la surpopulation dans les établissements pénitentiaires, le ministre dira que « ce problème sera réglé en 2010 ». Il affirme que 13 pénitenciers seront réceptionnés avant ces délais, dont 3 seront opérationnels dans un mois. En présence d'El Hadi Khaldi, Mustapha Benbada et Djamel Ould Abbès, respectivement ministre de la Formation et de l'Enseignement pressionnels, ministre de la Petite et Moyenne entreprise et de l'Artisanat et de celui la Solidarité nationale, de la Famille, de la Communauté nationale établie à l'étranger ainsi que du représentant du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, M. Belaïz a visité les stands où sont exposés divers produits confectionnés par près de 1230 détenus. Pour revenir à ce 5e salon, Mokhtar Felioune, directeur général de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion, dira qu'il a été placé cette année sous le thème de «l'action éducative, promotion, insertion et communication». Durant trois jours, la présentation des produits de la main-d'œuvre des 17 établissements pénitentiaires permettra de faire connaître les différentes activités des détenus dans le cadre de la politique de réforme des prisons dans divers domaines, dont l'artisanat, la menuiserie, le dessin, et le tissage. L'organisation de ce genre de manifestation permet, selon le même responsable, de mettre en exergue les résultats des réformes qui ont marqué le secteur à la lumière de la réforme globale du secteur de la Justice conformément à la loi sur l'organisation des prisons de 2005 qui, a-t-il dit, «a donné un autre sens à la vie du détenu». Elle vise, d'autre part, à sensibiliser les partenaires et opérateurs économiques quant à la possibilité d'utiliser la main-d'œuvre pénitentiaire dans la production et le développement économique, outre la sensibilisation de la société civile à la nécessité de contribuer au processus d'insertion des détenus, a-t-il ajouté. De son côté, le représentant du ministère de l'Agriculture, M. Hassaim a fait savoir que des terres agricoles situées à Oran (67 hectares) et Berrouaghia (Médéa) et Adrar sont cultivées par des détenus. Concernant la commercialisation des produits, elle revient à l'Office national des travaux éducatifs (Onte). Cette entreprise a pour mission la fabrication et la commercialisation des produits réalisés au sein de ses ateliers ainsi que dans les ateliers implantés dans les établissements pénitentiaires. L'Onte exploite également des terres affectées aux établissements du milieu ouvert et la commercialisation de ses produits. - Des micro-crédits pour 3.400 détenus Le ministre de la Solidarité nationale, de la Famille, de la Communauté nationale à l'étranger, Djamel Ould Abbès a affirmé, hier, en marge de l'ouverture du 5e salon national de la production de la main-d'œuvre pénitentiaire, que son département procédera aujourd'hui à la signature d'un accord avec le ministère de la Justice et le ministère de la Petite et Moyenne entreprise et de l'Artisanat sur l'octroi de micro-crédits, dans le cadre de l'Agence nationale de gestion du micro-crédit (Angem), pour 3.400 détenus, et ce à travers le territoire national. M. Ould Abbès a ajouté que le choix a été fait sur les bases des compétences requises et la bonne conduite dans les établissements pénitentiaires.