Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Belaïz, a estimé, par ailleurs, que “seul le président de la République peut fixer la date d'ouverture de l'année judiciaire”. “La justice britannique a fait son travail et vous savez ce que l'Algérie a demandé pour la circonstance. Suite à quoi, cette institution a demandé au ministre d'Etat, ministre britannique de l'Intérieur, d'effectuer la démarche, une démarche qui demande du temps, afin d'extrader Abdelmoumène Khelifa. De notre côté, en Algérie, nous attendons, donc, la décision du ministre britannique pour le 24 octobre prochain.” C'est ce qu'a déclaré, hier, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Belaïz, en marge de l'ouverture du Salon de la main-d'œuvre pénale qui se déroule jusqu'au 22 octobre prochain à Riadh El-Feth (Alger). M. Belaïz, qui n'a pas habitué les médias à faire des déclarations, a confirmé la décision rendue par la justice britannique au sujet de l'extradition d'un homme qui a défrayé la chronique et dont l'issue que connaîtra l'affaire Khalifa continue à tenir en haleine les Algériens. Interrogé sur l'ouverture de l'année judiciaire, qui intervient généralement au mois d'octobre de chaque année, le ministre de la Justice a estimé que “seul le président de la République peut fixer la date”. Pour revenir à la manifestation, qui a vu, par ailleurs, la participation de 18 centres pénitentiaires et des organisations de la société civile, on apprend qu'une convention entre le ministère de la Justice et celui de la Solidarité nationale portant sur la réinsertion des jeunes détenus sera signée aujourd'hui. Ladite convention concernera 3 400 détenus qui bénéficieront, dès leur sortie de prison, de microcrédits afin de démarrer une nouvelle vie. L'Agence nationale de l'emploi (Angem) et l'Agence de développement social (Ads) seront les partenaires directs et concernés par cette convention porteuse d'espoir pour la population carcérale. La mention “détenu” sur les diplômes, c'est fini ! Et si le ministère de la Justice, au même titre que l'Administration générale pénitentiaire et de la réinsertion, a développé un programme ambitieux en direction des prisonniers, notamment après la suppression du casier judiciaire pour prétendre à une formation ou à un recrutement, il a été décidé, en commun accord avec le ministère de la formation et de l'Enseignement professionnels, de supprimer carrément la mention “détenu” sur le diplôme délivré. “Un jeune qui plante et manipule des fleurs aussi délicatement et produit des articles de haute qualité n'a pas sa place en milieu criminel. Il mérite sa place au sein de la société. Mais, faudra-t-il changer les mentalités pour accepter ces jeunes qui ont purgé leurs peines au sein de notre société”, a affirmé M. Belaïz. Une déclaration soutenue par El-Hadi Khaldi, ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, qui estime que “ce salon est une réponse à ceux qui accusent souvent l'Algérie de ne rien faire au profit des détenus. C'est aussi une réponse sur les efforts consentis par l'Etat algérien dans les réformes engagées depuis quelques années et qui ont porté leurs fruits”. En ce sens, notre interlocuteur a déclaré que pas moins de 30 000 détenus ont bénéficié d'une formation professionnelle avec un encadrement de qualité et des équipements pédagogiques appropriés. Aussi, apprend-on du premier responsable des Scouts musulmans algériens, Noureddine Ben Braham, que pas moins de 85 mineurs ont été réinsérés en 2009 à travers un programme éducatif et pédagogique de proximité. Dans le même registre, M. Ben Braham a révélé qu'une opération-pilote est actuellement en cours à Alger pour impliquer les élus à prendre en charge cette catégorie sociale. Une première a déjà été engagée à Baraki alors qu'une autre sera lancée le 1er novembre prochain dans la commune de Kouba. Une opération qui sera graduellement généralisée à d'autres wilayas. Le secteur de l'agriculture, représenté par le chef du cabinet du ministre, et le secteur de l'artisanat sont également impliqués dans ce salon où les jeunes détenus ont exposé des produits de qualité, comme la sculpture sur bois et l'aluminium, la menuiserie, les fruits et légumes, les produits de pépinières, la peinture, l'habillement et autres meubles. Le directeur de l'Administration générale pénitentiaire et de la réinsertion, Mokhtar Felioune, a estimé que “ce salon est un succès au vu des participants qui sortent de leur cellule pour s'investir dans la vie économique du pays. La réforme pénitentiaire n'est pas un vain mot et, Dieu merci, le résultat est perceptible”. 13 nouvelles prisons seront réceptionnées en 2010 La surpopulation carcérale a toujours constitué le point noir de la réforme pénitentiaire en Algérie. Selon M. Belaïz, “ce problème sera définitivement réglé en 2010 avec la réception de 13 nouvelles prisons, dont 7 ont connu un taux d'avancement de 80% et 6 autres en cours d'achèvement. Je le dis et je le répète, en 2010, nous allons désengorger toutes les prisons qui connaissent actuellement un taux élevé de détenus. Grâce au programme du président de la République, nous avons bénéficié de tous les moyens pour y faire face”. Le ministre, qui a sillonné l'ensemble des stands, a félicité les organisateurs pour la qualité des produits et s'est attardé devant les exposants, notamment au stand de l'agriculture, de la production féminine et ceux des deux ONG présentes, dont Ouled El Houma et les Scouts musulmans algériens.