La crise économique mondiale a été, hier, au centre des débats d'une journée parlementaire organisée par la Commission des affaires économiques, du développement, de l'industrie, du commerce et de la planification. Débats animés par une pléthore d'experts en économie, en présence de députés de différentes formations politiques. Le vice-président de l'APN, Saddik Chihab, a souligné à l'ouverture de la rencontre la nécessité de formuler des propositions à même de faire face «au plan local» à cette crise qui n'épargne, admet-on, aucun pays. Un bref aperçu des conséquences de la crise est dressé par la présidente de la Commission initiatrice de cette journée, Mme Zoubida Kherbach. Un recul de 10% du taux d'investissement au cours du premier trimestre 2009, 50 millions de postes d'emplois menacés et 01 milliard de personnes guettées par la famine, sont les quelques chiffres «effarants» avancés par la présidente pour manifester le désastre charrié jusqu'ici. «C'est une crise dangereuse, plus grave même que celle vécue en 1929, puisque la crise actuelle touche l'économie mondiale dans ses profondes structures. Elle n'est point conjoncturelle à partir du moment que la restructuration des bases de l'économie mondiale nécessite plusieurs années», soutient le professeur Ahmed Chafir qui a présenté une communication sous le thème «A l'origine de cette crise». Ce professeur de l'Université d'Alger constate que la crise n'est pas seulement économique mais aussi financière, ce qui démontre, d'après lui, l'impasse dont se trouve actuellement le capitalisme. Pour montrer les limites de ce modèle économique qui se base sur la formule du crédit, l'orateur cite l'exemple des familles américaines qui vivent au rythme des crédits : «Ce système ne peut continuer de fonctionner de la sorte», a-t-il commenté. Plus loin, il souligne une impasse théorique et à la fois pratique du même système qui a provoqué cette crise. En terme de chiffres, le professeur Chafir note que 63 000 multinationales avec leurs sections réparties dans le monde, au nombre de 800 000, qui encourent le risque de se détrousser. La hausse des prix sur le marché international enregistrée en 2006 et la spéculation « anormale » sur les produits agricoles qui n'avaient pas une offre satisfaisante étaient, explique le professeur Fouad Chahat, les premiers indices de la crise actuelle. Du point de vue de cet intervenant, l'Algérie n'est pas épargnée par les effets de cette crise. Pour expliquer ses dires, il souligne la dégradation de la balance commerciale ressentie ces deux dernières années mais surtout la hausse des importations agroalimentaires. Le professeur plaide, cependant, la promotion de trois principaux piliers susceptibles de réduire un tant soit peu l'intensité de la crise : l'investissement, la régulation et notamment le développement de la recherche.