Le Royaume Wahhabite est intervenu militairement cette semaine au Yémen. Il a envoyé, ses forces armées, bombarder la guérilla chiite antigouvernementale. Cette intervention donne une dimension régionale à ce conflit où l'Iran serait impliqué par son soutien à la guérilla chiite. L'Arabie saoudite, principal exportateur de pétrole au monde, met à profit une incursion des insurgés yéménites sur son territoire, pour « sortir » ses F15, ses Tornad et ses hélicoptères Apache, masser ses unités et acheminer les renforts depuis la base militaire de Tabbouk (dans le nord), vers sa frontière avec le Yémen où selon elle, la rébellion y a stationné entre 4.000 et 5.000 combattants, dont des Iraniens et des militants du Hezbollah libanais. La raison de cette démonstration de forces ? Il redoute de plus en plus, de voir, un, l'instabilité de son voisin du sud qui combat sur plusieurs fronts, l'insurrection au nord et un mouvement autonomiste au sud, franchir la frontière, deux, ce pays devenir un refuge pour les militants d'Al-Qaïda. « L'opération se poursuivra tant que les rebelles infiltrés en Arabie saoudite n'en auront pas été chassés » affirment les autorités du Royaume précisant que leurs « forces s'acquitteront de leur devoir pour préserver la sécurité de la patrie, défendre ses frontières et dissuader les infiltrés d'où qu'ils viennent ». Comme cibles « hostiles », SPA, l'agence de presse officielle indique la zone saoudienne de « djebel Doukhan », dans le district al-Khouba, région de Jazane, à la frontière avec le Yémen, où les combats font rage entre les soldats et les zaïdites depuis près de trois mois et, d'autres endroits que les rebelles Houthis qui ont tué mardi un membre des services de sécurité saoudien et blessé onze autres, affirment « contrôler » après avoir « écrasé les gardes frontières saoudiens et ont pris leurs armes et équipements ». Des diplomates en poste à Sanaa, laissent croire que l'opération lancée mercredi dernier par les forces saoudiennes dépasse le cadre frontalier. Pour eux, elle est destinée à mettre fin à la rébellion au Yémen. Pas seulement à celle déclenchée par les rebelles implantés dans la province de Saada, (nord), il y a cinq ans. Des médias à Sanaa et Ryad font état de l'envoi de forces spéciales dans le nord du Yémen, et de l'évacuation d'une dizaine de localités frontalières saoudiennes décrétées zones militaires fermées. Les temps ne semblent plus aux accrochages discrets mais assumés. Les rebelles chiites qui comptent recruter parmi 150.000 personnes contraintes à se déplacer pour fuir les combats et profiter de la crise économique qui amplifie la demande d'un référendum sur l'autodétermination du sud, crient à l'ingérence et au génocide. Selon Mohammed Abdel-Salam, leur porte-parole, des zones peuplées de civils ont été bombardées. « Si le régime saoudien continue à nous attaquer, nous assurerons notre autodéfense (...) et prendrons toutes les mesures nécessaires pour mettre fin à ces agressions flagrantes » peut on lire dans un communiqué de la rébellion mis en ligne. L'Arabie saoudite qui dit soutenir politiquement et économiquement le Yémen sans jamais évoquer de soutien militaire à l'armée du président Ali Abdallah Saleh, serait-elle tenté par la « neutralité » comme l'invitent les rebelles yéménites qui sous prétexte d'une réclamation de leur droit au développement et au respect » de leurs opinions, veulent depuis 2004, rétablir le règne de l'imamat zaïdite, renversé en 1962 ?Depuis ce week-end, la région vit sur un baril de poudre. La guerre qui se déroulait jusque-là entre l'Iran chiite et l'Arabie saoudite sunnite par Yéménites interposés, a pris une nouvelle tournure, avec cette entrée en lice des Saoudiens.