Le mufti d'Arabie saoudite met les pieds dans la guerre du Yémen. Il accuse l'Iran de soutenir les rebelles chiites et qualifie la coopération de l'Iran avec les Houtis au Yémen d'«agression». Dans une interview à Al Watan, un journal du Royaume, il a défendu le droit de Ryad de lutter contre les infiltrations de ces insurgés. Cette sortie religieuse pourrait donner une autre dimension aux violents combats qui opposent depuis trois mois les forces yéménites et les zaydites, dans la région de Malahidh, dans l'ouest de la province de Saada, fief de la rébellion. L'Arabie Saoudite qui est intervenue le 3 novembre dans le conflit après la mort d'un de ses gardes-frontières tué par des rebelles yéménites à Jabel al-Doukhan en lançant des raids aériens, a imposé hier un blocus naval à certains ports du Yémen. Ses bateaux de guerre patrouillent près du port de Midi pour bloquer la principale route d'approvisionnement des rebelles zaïdites en armes et en munitions. Ils opèrent «jusqu'au détroit de Bab al-Mandeb» dans le golfe d'Aden, qui commande l'accès à la mer Rouge. Pris en tenailles par les armées yéménites et saoudiennes, les rebelles clament qu'ils n'ont aucun lien avec l'Iran que Sanaa a accusé mercredi d'«ingérences» dans ses affaires internes. Ils pressent la Ligue arabe d'intervenir pour arrêter «l'agression saoudienne» et d'«assumer ses responsabilités en menant une enquête sur le terrain». Dans une lettre ouverte au secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, les rebelles mettent «au défi le régime yéménite ou toute autre partie de prouver un appui étranger» et l'appellent à « soutenir un dialogue national dans un cadre arabe» entre les rebelles et le pouvoir yéménite. Le président du Parlement iranien, Ali Larijani, reprend à son compte les accusations lancées par les rebelles. Il a dénoncé hier «l'ingérence saoudienne au Yémen par le biais de bombardements aériens répétés contre les musulmans» et «accusé les Etats-Unis d'être impliqués dans le conflit.