La guigne semble s'abattre sur la sélection nationale à quelques jours seulement de son historique rendez-vous avec l'Egypte. Des blessures en cascade sont relevées au seins de l'effectif de l'EN, depuis un mois. Après Megueni, Saifi, Halliche, Mansouri, Saifi, Ziani et Bouguerra, voila que Yahia est touché, à son tour. Si certains joueurs ont pu récupérer de leurs blessures, pour d'autres l'incertitude persiste par rapport à leur participation au big match face aux pharaons ou même l'état de forme qu'ils afficheront le jour «J». Un véritable casse tête pour Saadane, qui a besoins de l'ensemble de ses éléments afin de pouvoir adopter la stratégie adéquate pour contrer le jeu des protégés de son homologue Shehata. Même si l'Algérie dispose d'un effectif riche en quantité et en qualité, il n'en demeure pas moins qu'il est difficile de composer sans les habituels titulaires. Surtout dans la dernière ligne droite, face à un adversaire redoutable qui a l'avantage du terrain et du public. Cela nous mène toute- fois à réfléchir sur les causes de ce phénomène, qui frappe nos joueurs, alors que nous ne sommes qu'on début de saison. Plusieurs paramètres sont a prendre en considération, néanmoins. D'un point de vu sportif et scientifique, on est bien tenté de pointer le doigt sur le surmenage de nos joueurs, qui n'ont pas pris de repos depuis la saison 2007/08, où ils ont sacrifié leur phase de transitoire pour disputer les differentes phases des éliminatoire de la CAN et Mondial 2010. Cette phase de repos, qui a une importance capitale, intervient entre deux saisons sportives. Elle permet aux joueurs de régénérer leurs réserves énergétiques, reposer le physique et recharger le côté psychique. Car, pour devenir plus en forme il faut récupérer! Il n'est un secret pour aucun athlète que l'amélioration de la performance passe par un dur travail. Cependant, l'entraînement difficile nous blesse et nous fragilise. C'est donc la récupération qui nous rend plus forts. L'amélioration physiologique n'apparaît que durant la période de récupération qui suit un entraînement difficile. Cette adaptation est une réponse à la charge maximale imposée aux systèmes cardiovasculaires et musculaires et se caractérise par l'amélioration de l'efficacité du cœur, l'augmentation des capillaires dans les muscles, l'augmentation du glycogène stocké et du système enzymatique mitochondrial dans les cellules musculaires. Durant les périodes de récupération, ces systèmes atteignent des niveaux de fonctionnement plus élevés pour compenser le stress qui leur a été imposé : c'est la surcompensation. Il en résulte que l'on a maintenant atteint un niveau de performance plus élevé. Il suffit d'un déséquilibre dans la relation travail-repos pour que tout bascule. Si le repos inclus dans le programme d'entraînement n'est pas suffisant, alors la régénération ne peut se faire et la performance stagne. Si le déséquilibre entre l'excès d'entraînement et le repos incomplet persiste, le niveau de performance décline forcement et on passera alors à un phénomène de surentraînement. Le surentraînement peut être défini comme l'état dans lequel l'athlète a été stimulé de façon répétée par un entraînement à un niveau, alors que le repos n'a pas été assez long pour permettre la récupération. Le syndrome de surentraînement est le nom donné à l'ensemble de symptômes émotionnels, comportementaux et physiques dus au surentraînement qui persistent après plusieurs semaines ou mois. Il y a une différence entre la variation quotidienne de la performance et la fatigue post-exercice qui sont habituelles dans l'entraînement des athlètes. Le surentraînement se caractérise par une fatigue cumulative qui persiste même après les périodes de récupération. Le symptôme le plus commun est la fatigue. Elle peut limiter les séances d'entraînement et perdure au repos. L'athlète peut aussi être grognon, facilement irritable, avoir des altérations de ses cycles de sommeil, devenir dépressif ou perdre le désir de compétition et son enthousiasme pour le sport. Certains auront une perte d'appétit et de poids. Les symptômes physiques incluent une persistance de la douleur musculaire, une augmentation de la fréquence de maladies virales et une augmentation de l'incidence des blessures. Plusieurs études cliniques ont été menées sur des athlètes souffrant du syndrome de surentraînement. Des tests physiologiques, psychologiques et biochimiques ont été réalisés en laboratoire. Les résultats de ces expériences ont montré une diminution de la performance dans les tests physiques, une diminution de l'état mental, et quelquefois, une augmentation du niveau du cortisol – l'hormone du stress corporel. Une diminution de la testostérone, une altération du statut immunitaire et une augmentation des produits de la dégradation musculaire ont été aussi identifiés. Médicalement, le syndrome de surentraînement est classé dans les désordres neuroendocriniens. L'équilibre normal dans l'interaction entre le système nerveux autonome et le système hormonal est perturbé et l'athlète a des résultats décalés. La capacité du corps à se réparer lui-même durant le repos est alors diminuée. L'accumulation d'un surplus de séances d'entraînement sur un système déséquilibré ne peut qu'empirer la situation et emmener à une prédisposition aux blessures. L'ajout du stress à certaines difficultés dans les compétitions où l'entrainement y contribue aussi, puisque le joueur n'arrive pas à contrôler tous ses gestes. Pour le football, la forme de syndrome «sympathique» est plus commune. Les résultats de différentes mesures prises durant les tests physiologiques divergent à la diminution générale de performance et l'augmentation de la fatigue avec un grand risque de blessures. Ceci dit, on peut aussi se poser une question. Pourquoi le phénomène de blessure dû à la fatigue n'a-t-il pas touché les autres sélections nationales ? Pourtant elles participent aux mêmes chalenges avec des dates FIFA identiques. Cela nous emmène forcement à se poser des question sur l'hygiène de vie des joueurs, qui est une phase importante de la récupération. Toujours est-il qu'il vaut mieux être sous entraîné que surentraîné. Le repos est une partie fondamentale de tout entraînement. Il existe de nombreuses preuves selon lesquelles une réduction de l'entraînement (même intensité, volume plus faible) jusqu'à 21 jours consécutifs ne diminue pas la performance. Un programme d'entraînement bien planifié relève plus du bon sens que de la science pure et devrait permettre plus de flexibilité. La confiance et la communication entre le joueur et son entraîneur trouvent ici toute leur importance. Des signes d'alerte précoces de surentraînement, provoquant des blessures, devraient être pris en compte et des ajustements de planning faits en conséquence. Les clubs doivent davantage aménager le joueur international et gérer ses entraînements de manière individuelle.