La scène est devenue quasi banale. A travers les vitres ouvertes de véhicules, roulant à vive allure, sont balancés sur la chaussée des tas de déchets : pots de yaourt, cannettes de soda, bouteilles d'eau en plastique, peaux de banane, emballages de biscuits etc. Sans qu'on y prenne garde, chaque jour qui passe apporte une «couche» supplémentaire de détritus à nos paysages déjà bien amochés. L'environnement, la propreté ne semblent être un souci que dans le verbe, vite rattrapé par l'incivisme galopant chez ces rurbains d'une société mutante et schizophrénique. Ce que tout le monde dénonce est commis par …ce même tout le monde. Les mêmes «acteurs» inconscients enlaidissent et se plaignent de la laideur. Oublieux de leurs gestes quotidiens, ceux-là vivent l'Algérie à travers la lucarne d'une chaîne satellitaire ou au cours d'un éphémère voyage dans des «lieux» où être citoyen est avant tout un comportement ordinaire, sans dédoublement, sans lapsus. Mais, ne dit-on pas que «dans la peine, ne demandez pas conseil à celui qui est heureux».