On dit que l'amour est une maladie qui affecte les enfants de 7 à 77 ans. Mais durant ces dernières semaines, on observe que l'amour des Verts est comme un vent puissant qui emporte les enfants de 1 à 99 ans. On a vu le raz de marée de jeunes supporters qui, comme une crue gigantesque, ont envahi nos rues et artères rugissant d'une seule voix « one, two, three viva l'Algerie » ou « maak ya l'khedra diri hala ». Des cortèges riches aux couleurs vert, blanc et rouge défilaient comme une chorégraphie improvisée mais réglée comme du papier musique. Des personnes plus ou moins âgées manifestaient aux côtés des jeunes pour soutenir les Verts. La passion n'a pas d'âge. Comme c'est le cas dans l'un des quartiers populaires de l'Algérois, où un grand-père s'est déplacé au Caire pour encourager les hommes de Saâdane. Mieux encore. Trop petits pour attirer l'attention des grands, certains enfants expriment leur amour pour l'équipe nationale par des dessins et autres gribouillis où le vert, le blanc et le rouge disputent les espaces des feuilles blanches. Et parfois pour les plus petits, les langues se délient : « dzayer la coupe du monde » A travers une ambiance de fête et de chants qui a submergé le pays entier, c'est non seulement l'amour des Verts qui s'incruste comme une petite graine dans les cœurs des enfants mais aussi et peut-être l'amour d'un pays. Reste à savoir si pour plus tard cette graine germera. Et cette éventualité ne dépend hélas pas uniquement des performances de notre équipe nationale de football.