Aujourd'hui, le ministre de l'Education nationale et les syndicats autonomes se réuniront pour une rencontre de travail. Toutefois, M. Meziane Meriane, président du syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), a fait savoir qu'aucune commission n'a été mise en place tant que la grève continue et que toutes les commissions ont été décalées jusqu'à nouvel ordre. Aujourd'hui, une conférence de presse sera animée par le représentant du Snapest à l'issue de l'entrevue avec le ministre. Pour le Conseil des lycées d'Alger (CLA), la grève continue normalement tant que les revendications ne sont pas prises en compte et une assemblée générale est prévue aujourd'hui à Alger, boulevard Zirout Youcef. Côté élèves, la colère est visible d'autant que la grève a entamé sa troisième semaine sans qu'une solution ne soit trouvée. «Aucun geste d'apaisement n'émane des deux côtés», dira Yacine en première année sciences de la nature et de la vie au lycée Emir-Abdelkader. «Il y a une rumeur qui circule que les vacances d'hiver seront compromises», souligne ce lycéen. Son camarade qui est dans la même classe ajoutera que « durant les quinze jours de vacances il y aura les rattrapages de toutes les leçons ». Et de se demander « comment faire pour assimiler tout ce qui a été perdu ? ». Yasmina, en deuxième année lettres, ne comprend pas pourquoi « les deux parties campent sur leurs positions, et nos droits, qui les défendra », dit-elle en colère. Sa cousine assise à même la marche d'escalier s'est redressée pour dire tout le mal qu'elle pense de cette grève dont elle ne voit pas l'issue. « Qu'on pense à nous, on vient tous les jours, on ramène notre cartable qui pèse une tonne et on repart bredouille. Est-ce une vie, tout cela ? », finira-t-elle de lâcher par dépit. Au niveau du lycée Frantz-Fanon, un parent d'élève est venu en personne s'enquérir de la situation. L'agent de sécurité en poste lui signifie que la situation n'a pas évolué d'un iota depuis le premier jour de la grève, à savoir, le 8 novembre passé. Le père de l'élève s'est excusé et est reparti non sans exprimer sa colère contre la grande famille de l'Education. Plus haut, c'est le lycée Okba. Dans l'enceinte de cet établissement, on entend même une mouche voler. Tout est fermé et les élèves sont massés aux abords des trottoirs. Eux aussi, ont manifesté leur colère sur le devenir de ce trimestre qui annonce sa couleur «blanche».