Dès 2001, les faucons de l'administration Bush envisageaient un changement de régime en Irak L'«apolitique et indépendante » commission d'enquête sur la participation du Royaume-Uni à la guerre en Irak a commencé hier, ses audiences publiques. Tony Blair qui a menti aux britanniques en leur affirmant que « l'Irak de Saddam Hussein disposait d'armes de destruction massive », témoignera en janvier prochain. L'ancien Premier ministre, qui avait été contraint à démissionner en juin 2007, doit expliquer son choix d'envoyer 45.000 soldats en Irak contre l'avis d'une majorité de Britanniques, et sans l'aval des Nations unies. Sir John Chilcot, un ancien fonctionnaire de l'Intérieur à la retraite, et les quatre membres de la commission qu'il préside, (Lawrence Freedman, professeur de géopolitique spécialisé dans l'étude des conflits, Martin Gilbert, biographe officiel de Winston Churchill, Roderic Lyne, ancien diplomate et la baronne Usha Prashar, membre de la chambre des Lords et experte des questions juridiques) ne comptent pas se « dérober » aux « critiques justifiées » pour pouvoir procéder, plus de six ans après cette guerre, à un examen « approfondi, rigoureux, juste et honnête » des faits. Pour comprendre les circonstances qui, à compter de 2001, ont mené à l'engagement dans la guerre en Irak en mars 2003 de la Grande-Bretagne aux côtés des Etats-Unis contre le régime de Saddam Hussein et « tirer les leçons » pour l'avenir, ils écouteront d'ici février prochain, militaires, diplomates et hauts fonctionnaires. « Au besoin pendant des mois » précise Sir John Chilcot avant de recevoir les premiers témoins du Foreign office (Peter Ricketts, responsable des renseignements extérieurs de 2001 à 2003, William Patey, responsable du département Proche-Orient de 1999 à 2002, Simon Webb, un haut responsable et conseiller au ministère de la Défense de 1999 à 2004, et Michael Wood, conseiller juridique). Les deux premiers témoins ont levé le voile sur un secret de Polichinelle. Dès 2001, les faucons de l'administration Bush envisageaient un changement de régime en Irak» disent-ils avouant que Londres n'avait pas « une politique explicite » pour « se débarrasser » de Saddam.