Photo : Slimene SA. L'Algérie célèbrera demain à l'instar des autres pays la journée mondiale de lutte contre le Sida. Pour sa 21e année consécutive, cet évènement sera une occasion pour marquer une halte sur le nombre de personnes atteintes et leur prise en charge. Selon le docteur Djamel Eddine Oulmane, président de l'association PRIMAGE, depuis le premier cas en 1985, l'Algérie a enregistré près de 900 personnes atteintes et plus de 3000 séropositifs officiellement identifiés par les services de santé en 2008. « Les chiffres sont loin de refléter la réalité puisqu'ils ne représentent que les cas confirmés par les laboratoires nationaux de référence », a expliqué le même responsable. Pour lui, le nombre réel de séropositifs est estimé à plus de 30 000 cas dans notre pays. Soit, 1 Algérien sur 1000 est touché par le VIH. Malgré les progrès réalisés par la recherche, il n'y a, à ce jour, pas de traitement qui guérit définitivement cette maladie. « Les médicaments actuels permettent seulement aux malades de gagner quelques années de vie supplémentaires », a indiqué notre interlocuteur. Et d'ajouter : « Le seul traitement qui vient d'être produit par des chercheurs américains et thaïlandais le mois de septembre dernier porte sur un vaccin permettant dans 1/3 des cas de réduire le risque d'infection ». Soit une avancée scientifique très importante, estime le médecin. Concernant la lutte contre ce virus en Algérie, M. Oulmane a souligné que l'Etat assure la prise en charge gratuite des personnes vivant avec le virus du Sida. Le coût de cette prise en charge est de 400 000 DA par malade et par an. « Notre pays a beaucoup investi dans le domaine du dépistage avec la mise en place de 60 centres de dépistage volontaire gratuit et anonyme », s'est félicité le même responsable. Et de prévenir : «Les malades sont pris en charge, mais ils ont aussi besoin d'un soutien social dans la mesure où ils n'arrivent pas à trouver du travail et à se faire accepter par la société, parfois même par leur propre famille ». Pour sa part, M. Bouflissa Hacene, président de l'association des sidéens, a mis l'accent sur l'importance de la prise en charge psychosociale. « Celle-ci est fondamentale dans la mesure où la personne atteinte doit être ménagée pour faire face à la maladie notamment au regard de la société », dira-t-il. En matière de prise en charge, M. Bouflissa a indiqué que son association travaille sur trois principaux axes. Le premier porte sur l'orientation des citoyens à travers des campagnes de sensibilisation menées à l'échelle nationale. Le second axe porte sur la formation d'éducateurs de la santé et les médiateurs associatifs alors que la dernière tâche de l'association porte sur l'accompagnement et l'orientation des personnes atteintes. « On leur offre un soutien social et veillons à leur fournir un équipement et des produits d'hygiène leur permettant de s'entretenir », a-t-il avancé. Au sujet de la célébration de la journée mondiale de lutte contre le VIH, M. Benflissa a précisé que l'association est partenaire avec le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Il a rappelé dans ce sens qu'une rencontre régionale de trois jours s'est tenue à Ouargla du 21 au 23 du mois en cours. Organisée en étroite collaboration avec la Direction de la jeunesse et des sports de cette wilaya, cette manifestation a eu pour thème « les jeunes et le Sida ». Selon M. Bouflissa, 11 wilayas du Sud ont été concernées par cette rencontre qui sera suivie de plusieurs manifestations et campagnes de sensibilisation au niveau des écoles et des universités. Inscrites dans le cadre du programme annuel du MSPRH, le but de ces activités porte essentiellement sur l'intégration des personnes malades au sein de la société. « Nous utilisons tous les moyens nécessaires pour faire comprendre à la population que les personnes atteintes ont droit à une vie normale sans préjugés et loin de tout genre de stigmatisation », a-t-il averti.