Les partis politiques appuient une augmentation du SNMG. Ils espèrent que la tripartite (gouvernement, UGTA et patronat) qui se réunira le 2 décembre trouve un terrain d'entente pour un relèvement du salaire de base mais seulement pour les travailleurs. Selon ces partis, l'UGTA, le gouvernement, le patronat, qui sont les partenaires de cette importante rencontre, sont aujourd'hui acculés à trouver le meilleur «compromis» possible entre la nécessité de préserver une paix sociale, fragilisée par l'érosion du pouvoir d'achat des couches les plus démunies, et l'impératif du maintien des équilibres économiques du pays. Selon eux, il faut trouver la bonne «formule» et disposer de marges de manœuvres à «zéro» risque pour améliorer sensiblement le quotidien des citoyens. La première force politique du pays affirme par la voix de Saïd Bouhadja, son chargé de communication, que le FLN œuvre toujours pour l'amélioration des salaires des travailleurs, notamment devant «la dégradation» continue du pouvoir d'achat des couches les plus démunies de la société. D'où la nécessité, recommande-t-il, de mettre en œuvre des mesures incitatives versant dans le sens de l'augmentation, surtout des «bas» salaires. Cependant, sera-t-il question d'une augmentation conséquente ? M. Bouhadja refuse d'utiliser le langage des chiffres, en estimant néanmoins qu'il serait bon de réjouir les familles algériennes et leur procurer une autre joie après celle produite par la victoire des Verts sur l'Egypte. Mais il faut agir avec «rationalité», exigences économiques obligent. «150 milliards de dollars seront déboursés dans des projets inscrits dans l'agenda gouvernemental pour le prochain quinquennat», indique Bouhadja en insistant sur le fait de prendre en considération les «grands» projets de l'Etat qui nécessitent forcément des dépenses conséquentes et surtout une bonne gestion de l'épargne nationale. Calmer le front social Du côté du MSP, parti d'Aboudjerra Soltani, «il faut que cette tripartite soit porteuse de bonnes nouvelles pour tous les salariés sans distinction aucune sachant que le pouvoir d'achat connaît une certaine baisse», estime Mohamed Djoumaa, chargé de communication du parti. De son avis, le SNMG ne doit pas être inférieur à 25 000 DA. «Un chiffre qui est abordable, même si le gouvernement tient compte de la réalité économique du pays», note-t-il avant d'ajouter : «On a tendance à demander les droits en occultant les devoirs. La richesse il faut la créer pour pouvoir la distribuer. L'Algérie n'a toujours pas malheureusement une croissance hors hydrocarbures. Le SNMG n'est pas une question de volonté mais de pouvoir et de considérations économiques». Ce qui implique de trouver des solutions de «fond» en optant pour une relance qui se fera par «la demande» à savoir, par la consommation. Cependant, estime M. Djoumaa, cette éventuelle augmentation doit être bien étudiée pour réduire les «disparités» entre les salaires. Chez le FNA, c'est un autre son de cloche. Moussa Touati, son président, remet sur le tapis la question de la représentativité syndicale. De son avis, il faut élargir cette tripartite en associant les travailleurs et les représentants des couches sociales défavorisées. «Le SNMG, quant à lui, ne doit pas être inférieur à 40.000 DA, si l'ont tient compte des multiples charges auxquelles font face les familles algériennes», indique-t-il. Au Parti des travailleurs, M. Taazibt, membre de la direction au sein du parti de Louisa Hanoune et vice-président de l'Assemblée populaire nationale, fait savoir que sa formation partage l'avis des spécialistes qui fixent le SNMG idéal entre 35 000 et 50 000 DA «pour une famille de cinq membres».