Le soutien du président pour un nouveau statut a été salué par l'ensemble des congressistes. La conférence nationale des avocats, qui a réuni, deux jours durant, les membres du barreau algérien a pris fin vendredi dernier. A l'issue de cette rencontre ayant regroupé plus d'un millier d'avocats, les participants sont sortis avec une série de recommandations. Ainsi, l'un des points qui retiennent l'attention est «la révision de la loi régissant la profession d'avocat» conformément au «projet proposé par l'Union nationale des barreaux d'Algérie». En effet, cette question a de tout temps été l'une des préoccupations majeures des avocats algériens. Déjà en 2001, elle a provoqué des remous au sein de la corporation. Cela, suite à la présentation à l'Assemblée populaire nationale (APN) d'un projet de statut par Ahmed Ouyahia, alors ministre de la Justice. Cependant, la pression exercée par les avocats, qui, faut-il le rappeler, ont organisé des journées de protestation, a amené les pouvoirs publics à retirer le projet. Soulignons dans cette optique, que l'indignation des avocats est due au fait que «ce projet les mettait à la merci des magistrats, notamment en matière disciplinaire». Néanmoins, le président de la République, dans son allocution prononcée, jeudi dernier, à l'ouverture de la conférence nationale des avocats, avait annoncé que plusieurs mesures sont prévues à même de promouvoir la profession d'avocat. «Les réformes engagées dans le secteur de la justice appellent (...) la promulgation d'une nouvelle législation régissant la profession d'avocat qui tiendrait compte d'abord des questions liées directement à l'exercice des libertés et droits fondamentaux du citoyen, notamment la promotion des droits de la défense, conformément aux principes constitutionnels, chartes et traités internationaux adoptés en la matière», a indiqué le chef de l'Etat. En outre, le président du Syndicat national des magistrats (SNM), M.Djamel Laïdouni, a appelé vendredi les syndicats des barreaux d'Algérie à l'ouverture du dialogue et du débat avec le corps des magistrats pour «améliorer les rapports entre les deux corps et la qualité de la justice». M.Laidouni a lancé à cet effet, un appel pressant aux syndicats des avocats pour «l'organisation de rencontres pour rapprocher les points de vue entre les deux parties». En sus, le président du Snm a annoncé que, dans le projet de charte de déontologie du magistrat, en fin de préparation, figure une disposition traitant des relations entre le magistrat et la défense, notamment l'attitude du magistrat vis-à-vis de l'avocat qui «doit être empreinte de respect». Par ailleurs, dans leurs recommandations, les robes noires proposent aussi la création «d'un institut de formation des avocats, sous l'égide du conseil de l'Union», que le président Bouteflika avait annoncée dans son allocution d'ouverture. Les congressistes ont également proposé la création d'une commission relevant de l'Union qui sera chargée d' «évaluer la mise en oeuvre des recommandations de la commission nationale de réforme de la justice», de «rédiger des rapports périodiques à remettre aux parties compétentes» et de «superviser la préparation et l'amendement des projets de lois». Les intervenants, faut-il le rappeler, ont mis l'accent sur le rôle de la profession de magistrat, appelant à «ne pas limiter à ce dernier le nombre de séances et à accorder aux avocats le temps nécessaire pour présenter leurs plaidoiries».