Photo : Makine F. Les entreprises du secteur de l'énergie travaillent actuellement sur des projets de mise en place de plateformes pour le développement des technologies de l'information et de la communication (TIC) en tant qu'instrument de formation, à travers le e. learning ou l'apprentissage par le net. C'est du moins l'objectif des organisateurs de la 6e Conférence de formation du secteur de l'énergie et des mines consacrée aux TIC. Selon le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil qui a ouvert la conférence, le e. learning permettra de «réduire les coûts et d'accroître l'efficacité de la formation». Une dizaine d'entreprises du secteur de l'énergie sont déjà sur cette expérience. Il s'agit, entre autres, de la Sonelgaz, de l'ENAFOR, Naftal, Sonatrach, l'ENTP, l'ENSP …. Le ministre a invité les entreprises à «développer des contenus interactifs de qualité» tout en soulignant les implications de l'introduction de ce dispositif qui va bouleverser la donne. Parmi les entreprises qui ont fait les premiers pas dans l'adoption du e. learning, on cite Sonelgaz qui a lancé sa première opération en 2002 avec le concours d'une université canadienne lui permettant l'accès à la plateforme de l'université et à sa bibliothèque virtuelle. Sonelgaz a même, à travers sa filiale Elit, élaboré un «prototype de e. learning alors que Sonatrach-aval a, elle aussi, eu un autre projet similaire en juillet 2008. Les instituts de formation tel l'Institut algérien de pétrole ou le Centre de perfectionnement en entreprise ont eux aussi des expériences mais «ils ne disposent pas encore de plateforme propre pour la formation à distance», note Mme Boutira conseillère au ministère de l'Energie. Gilbert Paquette, ancien ministre de la Recherche scientifique du Québec, a livré des explications sur le fonctionnement d'un campus virtuel, appelant les institutions de formation « à repenser le processus et règles de la formation virtuelle». Son collègue, M. Bernard Dumond, consultant dans le domaine des TIC, a montré le niveau de développement en Europe avec «des disparités d'un pays à un autre». Ainsi, l'introduction des TIC se mesure à travers plusieurs indicateurs, tels «la connexion au haut débit, le nombre d'élèves par ordinateurs, le degré d'utilisation de l'ordinateur dans la préparation des cours par les enseignants…», explique- t-il, chiffres à l'appui. Ainsi, les Européens sont à 17 élèves par ordinateur pour les moins développés (Grèce, Pologne, Lituanie) et à 9 pour les plus développés (pays scandinaves, Grande-Bretagne). Pour ce spécialiste, la plupart des pays en sont «aux prémices» en matière d'utilisation des TIC dans l'enseignement. 100.000 NOUVEAUX EMPLOIS POUR LA MISE EN PLACE DE LA SOCIÉTÉ DE L'INFORMATION Pour l'Algérie, malgré un objectif de mise en place du E. gouvernement en 2013, les besoins en matière de ressources humaines restent importants. On parle de «100.000 nouveaux emplois pour la mise en place de la société de l'information», selon Chérif Benmahrez, DG des techniques de l'information et de la communication au ministère de la Poste et des Technologies de la communication. L'Algérie dispose, actuellement, selon lui de 1600 spécialistes en TIC, soit 6 % des effectifs de l'administration. Ils sont répartis entre ingénieurs (24,47%) et TS (45,44%). Sur ce nombre global, 3,23% seulement sont en charge du développement des sites web. L'effectif global des employés versés dans les TIC s'élève en Algérie à 136 662 agents. Pour ce qui est du secteur économique, on dénombre 6.700 PME directement liées aux technologies de l'information. M. Benmahrez reconnaît qu'il y a une «insuffisance de compétences dans la fonction publique» en raison du «salaire peu attrayant par rapport au secteur de l'économie».