Le rideau est tombé sur le panaf et les lampions se sont éteints à Tizi Ouzou. Une wilaya qui a vibré dix jours durant au ryhtme des sons et des couleurs de l'Afrique et du Moyen-Orient. Dix jours durant lesquels, la Kabylie était joyeuse et surtout animée par des troupes et artistes de renommée mondiale et locale. Dix jours durant lesquels, la Kabylie ne s'était guère ennuyée avec toutes ces soirées chaudes de la seconde décade du mois de juillet. Nombreuses en effet ont été les localités qui ont bénéficié de la double manifestation africaine à savoir le festival de danses arabo-africaines dont c'est la quatrième édition et le Panaf. Des localités qui ont vu défiler et de surcroît «à l'œil» de nombreuses troupes et vedettes locales et continentales qui les ont sorties de leur léthargie et surtout de leur marasme qui les marquaient à chaque été. Aussi les localités maritimes ont été les grandes bénéficiaires de ces manifestations. Durant toute la période de la manifestation continentale, Tigzirt et Azeffoun ont pu offrir aux estivants de l'animation qui a toujours manqué dans ces cités balnéaires. Depuis la fin du festival, la Kabylie a vécu au rythme des incendies et surtout des fermetures de routes pour exprimer le ras-le-bol au quotidien. Il y a eu certes l'hommage rendu aux chanteurs de la région de Ithourar ou encore la fête de la poterie de Maatkas et une nouvelle édition de la poésie amazigh. Le festival a donc eu le mérite de tirer la Kabylie de sa torpeur et créer une certaine vie dans les hameaux les plus reculés de la wilaya. Depuis donc ce festival, les soirées en Kabylie c'est la routine et surtout la tristesse qui prennent le pas dans le quotidien des citoyens. Les estivants séjournant dans les villes côtières, une fois les clameurs de la plage finies et les ressacs des vagues se font silencieux la nuit tombée, se retrouvent plongés à nouveau dans la monotonie des soirées d'été en l'absence d'un programme d'animation de la part des autorités locales. Idem pour les autres contrées de la Kabylie où les citoyens pour tordre le cou à cette monotonie se livrent à d'interminables parties de dominos et autres de cartes jusqu'aux aurores. Les APC ont fait de la culture leur dernier souci en laissant les jeunes livrés à eux-mêmes avec tous les vices qui les guettent. Il est vrai que les fêtes locales occasionnelles à l'image de celles de la poterie de Maatkas, du bijou de Béni-Yeni, de la figue de Illoula et du tapis de Ait Hichem apportent un peu de fraîcheur à ces journées et à ces nuits chaudes des localités où elles se tiennent. Mais là encore l'animation est limitée dans l'espace et dans le temps. Une fois la fête terminée, la localité en question replonge dans la monotonie et où les populations locales se morfondent. Car pour eux-mêmes, le petit écran est loin de répondre avec cette grille estivale de programmes à leurs attentes. Si bien qu'ils passent leur temps à zapper avant de laisser tomber la télécommande par dépit. Il est vrai aussi que les fêtes familiales nombreuses en cette période apportent leur lot de joie et de bonheur avec ces soirées DJ dans des salles louées pour la circonstance. Là encore cela n'excède pas une soirée. Aussi avec l'arrivée du ramadhan il est plus que nécessaires de voir les autorités locales se pencher sur ce problème d'animation des nuits d'été à l'effet de rester dans la lancée au cours du mois sacré.