Photos : Mehdi I. Cap Rosa. Située à une vingtaine de kilomètres d'El Kala, cette plage s'impose dans le paysage. A première vue apparaît un éperon rocheux qui s'avance dans la mer. D'aucuns affirment que jadis une forêt dense composée essentiellement de chênes recouvre la région. Cap Rosa. Située à une vingtaine de kilomètres d'El Kala, cette plage s'impose dans le paysage. A première vue apparaît un éperon rocheux qui s'avance dans la mer. D'aucuns affirment que jadis une forêt dense composée essentiellement de chênes recouvre la région. Cependant, à cause d'un incendie qui a ravagé le couvert végétal, il ne subsiste actuellement qu'un maquis clairsemé. Malgré cette fausse note, les touristes visitant pour la première fois plage Cap Rosa gardent, à jamais, l'image d'un endroit édénique tant il est vrai que le site et les paysages qui s'offrent aux yeux sont de toute beauté faits. A cela s'ajoute un autre avantage : les estivants, en effet, peuvent se baigner sans aucune crainte puisque dame nature a doté la plage en question d'un fond plat et sablonneux, mais aussi, et surtout, d'une eau limpide et propre qui laisse apparaître le fond. Sur les lieux, les maîtres nageurs, qu'on peut aisément reconnaître, veillent au grain. En maîtres de céans, ces derniers contrôlent tout, ne laissant rien au hasard. Par modestie ou professionnalisme peut-être, ceux-ci soulignent qu'ils n'accomplissent que leur devoir. Fiers d'avoir été au service des estivant, les maîtres nageurs affirment qu'aucun cas de noyade n'est enregistré jusqu'à présent ici. Pour autant, cela ne les a pas empêchés d'être constamment vigilants. En milieu de journée, la plage est pleine comme un œuf. Les baigneurs s'allongent et se prélassent sous les parasols ou s'exposent carrément au soleil pour se bronzer sous les rayons du soleil. Insoucieux, de petits enfants pataugent dans l'eau, sous l'œil vigilant de leurs parents, alors que d'autres dessinent sur le sable toutes sortes de poissons. Les vendeurs de cigarettes, de glaces, d'eau fraîche et de gâteaux sillonnent la plage. A la criée, ces derniers proposent leurs produits à des prix relativement abordables. Cette activité saisonnière, disent-ils, leur permet de gagner leur vie. Les parasols sont loués à raison de deux cents dinars l'unité. Au milieu de la foule, un estivant attire l'attention. Guitare en bandoulière, l'homme aux cheveux grisonnants fredonne «la bohème» de Charles Aznavour. Attirées par la chanson, deux Françaises d'origine algérienne tendent l'oreille et saluent le musicien. Mourad, puisque c'est de lui qu'il s'agit, est informaticien. Originaire de Tlemcen, il affirme avoir visité plus de vingt pays européens. Au cours de ses voyages, il a appris beaucoup de choses. Communicatif à souhait, il se sent à l'aise avec tout le monde. «Jadis, dit-il, l'Algérien voyageait partout dans le monde et était respecté de tous. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui», constate-t-il amèrement. Avec un pincement au cœur, il souligne ne pas comprendre la raison à l'origine de laquelle les visas sont refusés aux Algériens. Grand bourlingueur en résidence forcée, il continue vaille que vaille à explorer l'Algérie du nord au sud et d'est à l'ouest. Mourad est d'une culture immense, lui qui a tant bouquiné. Il aime la poésie de Paul Verlaine et d'El Moutanabi. Grand voyageur devant l'Eternel, il entretient une relation particulière avec la charmante ville d'El Kala qu'il découvrit il y a tente ans, par hasard. Dans le détail, il raconte comment il est tombé sous les charmes de cette région balnéaire pour laquelle il reconnaît avoir un faible. «La première fois que je suis venu ici, dit-il, remonte à près de trente ans». Jeune étudiant à Alger, il était amoureux d'aventures, de voyages et assoiffé de connaître tout ce qui lui était étranger. C'était sur proposition d'un ami constantinois qu'il a décidé de se rendre à El Kala. D'emblée, il s'est épris de la beauté des sites de cette région et depuis il n'a pas cessé d'y revenir. Par ailleurs, profiter du coucher de soleil est une source supplémentaire de bonheur.