Kouider Bouziane se définit comme un compositeur passionné, épris de liberté musicale, ses préjugés et est en constante recherche de la créativité et des expériences musicales fortes. Sa musique est imprégnée de divers genres musicaux. Il est également président de la commission de recours à l'ONDA. Aujourd'hui, la 2e édition du festival culturel national de la chanson et musique amazighes prend fin, quelle est votre conclusion et quels ont été les critères de sélection ? Même si cette manifestation n'est qu'à sa seconde édition, néanmoins, elle s'est déroulée dans de très bonnes conditions (accueil, organisation, prestation des troupes, délibérations). Mieux encore, je qualifie ce festival de réussite étant donné qu'il a pu atteindre ses objectifs. Des jeunes et moins jeunes artistes se sont produits. Certains sont talentueux, d'autres le sont moins. Toutefois, nous avons remarqué que la plupart des participants étaient assoiffés de ce genre de rencontre. Concernant les critères de sélection, nous avons distingué cinq préceptes à savoir, le texte, la musique, le rythme, l'interprétation et la prestation. Vous a-t-on marqué lors de cette rencontre ? Indubitablement. Aussi étrange que cela puisse paraître, nous avons découvert, lors de cette 2e édition du festival national de la chanson et musique amazighes des jeunes talents, une voix d'or, une maîtrise et une dextérité en instrument presque parfaite. Je cite l'exemple de deux troupes, une de Khenchela et une autre de Bejaïa. Votre parcours artistique a-t-il été jalonné de succès ? Le succès, pour moi n'est pas synonyme de millionnaire mais plutôt réussir ce que l'on veut réellement faire dans la vie. Pour ma part, je suis une personne comblée. Cela fait plus de 20 ans que j'exerce ce métier. Des moments de partage, de connaissance, de cultures et de joie d'un incroyable bonheur. Cette rencontre de différents styles de musique est une bonne chose. Pensez-vous qu'elle ne dénature pas l'authenticité de chaque genre musical ? Non. Nous ne sommes pas en train de «patcher» des genres musicaux, nous nous assignons à créer une rencontre de musique avec des personnalités musicales issues d'autres régions du pays. étant donné que nous sommes au sud du pays, ne pensez-vous pas que le style de l'Imzad est menacé après la disparition d'Othman Bali et la chanteuse et interprète de la wilaya d'Illizi, Terzagh Benomar ? Il est vrai que nous avons perdu deux grands maîtres de musique Imzad, en l'occurrence Athman Bali et Terzagh Benomar. Toutefois, les spécialistes de la région oeuvrent pour sauvegarder cet art ancestral. D'ailleurs, ils veillent à enseigner cette musique à la nouvelle génération. La relève doit impérativement se faire, sans quoi, c'est toute une facette de notre patrimoine qui se dissout inexorablement dans l'oubli. Un dernier mot sur ce festival ... J'ai apprécié cette initiative que j'encourage à perpétuer. Pour ce qui est de l'organisation de ce festival, je souhaite que dans les prochaines éditions les organisateurs soient plus rigoureux dans leur sélection des participants (limiter la tranche d'âge, limiter la durée des programmations des troupes, unifier le sujet traité). Il est également préférable que toutes les régions y participent même les compositeurs et arrangeurs qui n'ont pas une culture musicale amazighe.