Pascal Schaer se définit comme un musicien passionné, épris de liberté musicale. Il est en constante recherche de la créativité et des expériences musicales fortes. Son intérêt se tourne essentiellement vers l'improvisation à laquelle il associe la composition pour exprimer différents sentiments. Sa musique est orientée vers le jazz et le groove mais elle est aussi imprégnée d'autres genres musicaux Est-ce que l'école de jazz suisse diffère-t-elle des autres écoles classiques de jazz ? Je pense que chaque école a ses propres particularités. Il existe effectivement plusieurs écoles de jazz en Suisse. Actuellement, il y a une nouvelle école à Lausanne où de grands musiciens y enseignent. Aujourd'hui, à votre avis, le jazz stagne-t-il ou évolue-t-il ? Le jazz s'apparente à la vie. Je ne pense pas que le jazz stagne étant donné qu'il est diversifié. Il est vrai qu'il existe certains genres de jazz qui se sclérosent, toutefois le jazz se transmet et assure sa pérennité. Le jazz est en constante évolution. Votre parcours artistique a -il été jalonné de succès ? Et quelles sont vos perspectives d'avenir ? Le succès, pour moi n'est pas synonyme de fortune mais plutôt réussir ce que l'on veut réellement faire dans la vie. Pour ma part, je suis une personne comblée. Cela fait 30 ans que je tourne dans les pays du monde entier. Des moments de partage, de connaissance, de cultures et de joie d'un incroyable bonheur. Concernant les perspectives, je ne suis pas un carriériste, je pense au moment présent sans me soucier de l'avenir. Je viens de rentrer d'une tournée que j'ai effectuée en Chine. Actuellement je me consacre aux répétitions pour repartir sur une autre tournée en Chine prévue pour l'année 2010. Je viens de faire sortir un album intitulé «album de voyage» paru dans mon propre label «Paba production». Une question subsidiaire, quel est votre avis en tant qu'artiste et citoyen suisse sur cette loi visant à interdire la construction des minarets des mosquées en Suisse ? C'est une campagne stupide, d'ailleurs cela m'a attristé surtout qu'il n'existe que cinq minarets alors que des milliers d'églises sont fixées dans le pays. Sans ambages, je ne comprends pas cette décision, pourquoi empêcher des gens de vivre harmonieusement leur culture. Il faut savoir que plusieurs manifestations regroupant des milliers de personnes ont été organisées à Lausanne et à Genève, ainsi que dans d'autres villes en Suisse, pour protester contre l'interdiction de la construction des minarets des mosquées.